L’été 2020 a vu une multiplication de démonstrations militaires entre la Turquie et la Grèce, sur fond de différends profonds quant aux délimitations maritimes. En réponse à l’accord bilatéral turco-libyen de délimitation maritime de novembre 2019, la Grèce et l’Égypte ont finalement convenu en août 2020 d’établir leur propre accord bilatéral de partage, recoupant en grande partie les zones revendiquées par la Turquie et la Libye. Depuis, la Turquie et la Grèce multiplient les démonstrations de puissance en soutien de leurs revendications, tout en tentant d’internationaliser le conflit via la recherche d’arbitres internationaux.
Côté turc, cet activisme naval reste toujours fondé sur sa doctrine géopolitique de la Patrie Bleue (Mavi Vatan). Celle-ci vise à étendre la souveraineté turque sur de vastes zones maritimes qu’elle considère comme siennes, notamment pour des raisons d’indépendance énergétique, au détriment de la Grèce, de Chypre et de l’Égypte.
Tandis que Washington reste globalement silencieux sur cette problématique, preuve une nouvelle fois de son relatif désintérêt pour les questions européennes liées à l’arc méditerranéen, la Turquie recherche activement l’arbitrage de l’OTAN et de l’Allemagne en sa faveur tandis que la Grèce s’attelle de son côté à obtenir le soutien de l’UE, voire des Émirats Arabes Unis (EAU). De fait, cette crise, toujours non résolue, oscille depuis le début de l’été 2020 entre des phases aiguës et des phases d’apaisement, généralement dictées par la stratégie turque vis à vis de l’OTAN et de l’UE, dans un but avéré de « grand marchandage géopolitique régional ». D’ailleurs, les autorités turques ont annoncé mi-octobre, puis début novembre 2020, de nouvelles campagnes de prospection près de l’île grecque de Kastellorizo, mais aussi à l’Ouest de Chypre, réduisant ainsi à néant les efforts diplomatiques menés par l’OTAN et l’UE tout en augurant le début d’une nouvelle phase de tensions.
Quels sont donc les éléments constitutifs de cette nouvelle crise entre les deux pays et comment les deux parties concurrentes essayent-elles d’internationaliser le conflit ? Les buts stratégiques turcs en Méditerranée orientale sont-ils finalement plus larges que la question maritime stricto sensu ? L’élection d’un nouveau président aux États-Unis va-t-elle changer la donne ?
Une nouvelle escalade pour des enjeux de « territorialisation maritime »
La Grèce et l’Égypte ont finalisé un accord de délimitation de leurs ZEE (Zone économique exclusive) respectives le 6 août 2020, après plusieurs mois de négociations, accélérées par l’accord concurrent turco-libyen de novembre 2019. Les autorités grecques et égyptiennes se sont ainsi accordées pour débuter des phases de prospection dans leurs ZEE, en dépit des projets (« illégitimes » selon la Grèce) de la Turquie dans ces mêmes zones. La rapidité de conclusion de cet accord a sans doute surpris la Turquie qui avait alors ralenti tant ses opérations de prospection que ses manœuvres militaires[1] dans certaines des zones contestées (notamment entre la ville côtière turque d’Antalya et l’île grecque de Kastellorizo), en raison des démarches d’apaisement alors effectuées par la diplomatie allemande. La réaction turque à l’accord gréco-égyptien ne s’est pas faite attendre, militarisant une nouvelle fois le contentieux et déclenchant une nouvelle phase de crise. Le 10 août suivant, Ankara a déployé un navire civil de prospection offshore, escorté de bâtiments militaires, au sud-est de la mer Égée, en pleine zone disputée au regard de l’accord de délimitation gréco-égyptien. La Turquie a finalement « réservé »[2] et occupée ces zones disputées jusqu’au 1er septembre, consacrant ainsi une certaine « territorialisation », à son profit, de vastes espaces maritimes. Athènes a évidemment accusé Ankara de « menacer la paix » en Méditerranée orientale et a déployé ses propres bâtiments pour surveiller de près les activités turques[3]. Les situations de proximité entre plusieurs bâtiments turcs et grecs ont d’ailleurs abouti à la collision, le 19 août 2020, de deux d’entre eux (frégate grecque Limnos et frégate turque Kemal Reis), ce qui aurait pu initier une « étincelle » de plus dans des tensions déjà brûlantes[4]. Depuis, les tensions demeurent tandis que la Grèce a annoncé le 5 novembre 2020 son intention d’ouvrir une nouvelle base navale sur l’île de Crète afin de consolider son architecture sécuritaire dans la zone, preuve une nouvelle fois de l’installation d’une crise pérenne opposant Grèce et Turquie en Méditerranée orientale.
L’internationalisation du contentieux via la recherche d’appuis extérieurs
Les agissements turcs de l’été 2020 ont été fortement critiqués par l’UE qui s’est diplomatiquement rangée du côté d’Athènes. La France a notamment dénoncé les actions unilatérales d’Ankara tout en annonçant un renforcement ponctuel de ses moyens militaires en Méditerranée orientale, en appui de Chypre et de la Grèce[5]. L’exercice naval Eunomia a également associé fin août la Grèce, la France, l’Italie et Chypre pour « renforcer la sécurité et la stabilité dans l’ensemble de la région et de garantir la liberté de navigation »[6], dans un geste sans équivoque vis à vis du comportement turc sur le domaine maritime régional. Autre soutien de la Grèce, les EAU ont annoncé le 21 août 2020 le déploiement de 4 avions de combat de type F-16 sur l’île de Crète pour des entraînements conjoints[7], ce qui représente là aussi un geste majeur, surtout de la part d’un partenaire connu pour être largement opposé à l’impérialisme néo-ottoman d’Ankara, notamment en Libye. Il confirme en outre la volonté émirienne de se projeter régulièrement en zone méditerranéenne. Israël a de son côté réaffirmé son soutien diplomatique à la Grèce dans son différend avec Ankara. Cette posture de fermeté européenne et française a été évidemment critiquée à Ankara qui accuse régulièrement Paris de « chercher la guerre » en Méditerranée[8]. La Turquie a d’ailleurs réagi début septembre à l’exercice Eunomia par son propre exercice national impliquant des tirs réels au Nord-Est de Chypre, tout en appelant la Grèce à un dialogue strictement bilatéral. La fermeté de certaines nations européennes dans cette phase aiguë de la crise a sans doute poussé Ankara à chercher l’apaisement sur la scène diplomatique, tout en essayant de faire porter la responsabilité du contentieux sur la Grèce.
La Turquie pourrait rechercher dans cette crise l’occurrence d’un incident naval ou aérien avec la Grèce afin de provoquer la condamnation de celle-ci par l’OTAN, voire par les États-Unis. L’hypothèse d’un conflit entre deux membres de l’OTAN précipitant la fin de l’Alliance est effectivement une menace « intolérable » pour de nombreux pays européens tout comme pour Washington. Cette menace est donc régulièrement instrumentalisée par la Turquie à son profit[9]. Début septembre 2020, le secrétaire général de l’OTAN s’est emparé de cette problématique et a entamé une démarche de médiation, parallèle à celle de l’Allemagne. Il a d’ailleurs annoncé rapidement que la Turquie et la Grèce avait accepté d’entamer des discussions sous l’égide de l’Alliance pour réduire les tensions, ce qui a été salué à Ankara mais d’abord démenti par Athènes avant d’être finalement confirmé le 22 septembre. La volonté turque de s’en remettre volontairement à la médiation de l’OTAN dans ses différends avec la Grèce lui permet ainsi d’atténuer, au grand dam de la France, son image de perturbateur régional mais également de chercher à convaincre certains États membres de la légitimité de ses intérêts en Méditerranée. La médiation du secrétaire général de l’OTAN, couplée à celle de l’Allemagne, est en effet conduite en parallèle d’une stratégie d’atténuation temporaire des tensions. L’ensemble a permis à Ankara d’instrumentaliser l’OTAN lui donnant ainsi des gages qui lui permettent, in fine, de gagner du temps dans son conflit de long terme avec la Grèce.
Des signes d’irritations américaine et russe vis-à-vis de la Turquie
Le potentiel soutien américain à l’un ou l’autre des deux camps a fait l’objet d’une véritable guerre de l’information entre la Grèce et la Turquie. Ainsi, si la Grèce s’est félicitée fin août 2020 de la levée de l’embargo américain sur la vente d’armes à Chypre, puis fin septembre de la possible affectation permanente d’un bâtiment américain sur la base de la Sude en Crète, les États-Unis ont été assez prompts à indiquer que ces décisions n’avaient pas pour objectif de remplacer la présence américaine sur la base turque d’Incirlik. Enfin, la Grèce, dans sa démarche de rapprochement avec les États-Unis, continue régulièrement de faire part de ses intentions d’acheter quatre frégates aux chantiers navals américains[10]. Toutefois, il est probable que ces reconfigurations américaines sont avant tout liées à la présence russe accrue en Méditerranée et non pas au contexte du contentieux gréco-turc pour lequel Washington reste, à ce stade, globalement neutre, au grand dam d’ailleurs des parties en cause. De fait, les actions turques commencent à irriter les États-Unis comme en témoignent les récentes communications du Département d’État qui condamne les « provocations délibérées » de la Turquie[11]. Le tir d’essai d’un missile de défense aérienne de type S-400, d’origine russe, par la Turquie près de la ville de Sinop en mer Noire, le 16 octobre 2020, a provoqué de vives réactions aux États-Unis. Plusieurs élus du Congrès ont demandé l’imposition de sanctions à l’encontre de la Turquie, au titre de la loi CAATSA[12] qui prévoit des mesures punitives à l’encontre de tout pays se procurant, entre autres, du matériel militaire russe. Le porte-parole du Pentagone a également affirmé que le système S-400 n’était pas compatible avec les engagements pris par la Turquie en tant qu’allié des États-Unis, prévenant Ankara de conséquences graves sur sa relation de défense avec Washington. Si cette distanciation américaine vis-à-vis de la Turquie est nouvelle, et sans doute en partie liée au climat politique intérieur américain, elle ne remet toutefois pas encore en cause la relation spéciale qui lie Washington à Ankara. En effet, la Turquie reste considérée comme un allié essentiel des États-Unis au sein de l’OTAN, du fait de sa position géostratégique tant vis-à-vis de la Russie que de l’Iran et de l’importance du volume des forces armées turques au sein de l’Alliance (2ème en termes d’effectifs après les États-Unis). Cette place géographique si particulière de la Turquie vis-à-vis des adversaires désignés des États-Unis lui permet encore de capitaliser sur une certaine neutralité de Washington à son encontre[13], y compris dans ses dissensions avec les pays européens pourtant eux aussi membres de l’Alliance Atlantique.
Moscou semble également accroître sa pression sur la Turquie dans l’est de la Méditerranée, conséquence logique des frictions déjà constatées entre les deux pays tant en Syrie qu’en Libye ou dans le Caucase. La marine russe a conduit au mois de septembre 2020 deux exercices navals au sud-ouest de Chypre, dans des zones habituellement utilisées par les forces navales turques pour l’escorte de leurs bâtiments de recherche. Surprise initialement par cette annonce russe, Ankara a réagi par l’émission de plusieurs NAVTEX informant la navigation commerciale des intentions russes, s’arrogeant ainsi la responsabilité (et donc la légitimité), à émettre de tels avis aux navigateurs sur cette zone. La Russie s’est également rapprochée de Chypre ces dernières années. Le Président chypriote Nicos Anastasiades a en effet officiellement demandé une intervention dissuasive russe dans le différend l’opposant à la Turquie, afin notamment d’empêcher Ankara de continuer ses campagnes d’exploration dans la ZEE chypriote[14]. Dans le même esprit, Moscou s’est aussi rapproché de l’Égypte, autre adversaire régional d’Ankara. Le Ministère de la défense russe a ainsi annoncé le 10 octobre 2020 la planification inédite en mer Noire d’un premier exercice naval conjoint, baptisé Pont de l’Amitié 2020, avec la marine égyptienne. Cette annonce et la conduite de cet exercice est un nouveau message à destination d’Ankara, signifiant à la Turquie que toute action de sa part dans les zones considérées comme d’importance stratégique par Moscou sera suivie de près par des actions russes dans les zones stratégiques turques.
Les trois objectifs de la stratégie turque en Méditerranée
Tout d’abord, la stratégie de la « Patrie Bleue » défendue par la Turquie vise, en partie, à trouver une solution domestique à la dépendance énergétique turque envers la Russie, l’Iran et l’Azerbaïdjan[15]. Depuis 2017, Ankara a largement investi dans une flotte de navires de recherche et de forage, la Turquie étant déterminée à ne pas passer à côté des richesses inexploitées des fonds marins de Méditerranée orientale, dans les zones qu’elle considère comme siennes. Outre les campagnes d’exploration autour de Chypre, la mer Noire est devenue également une zone active de recherches, le Président turc annonçant d’ailleurs le 21 août 2020 la découverte de vastes gisements de gaz offshore (320 milliards de m³) dans la ZEE turque en mer Noire. Toutefois, ce rêve d’indépendance énergétique ne pourra s’obtenir sans doute que sur le très long terme, compte-tenu des investissements financiers et matériels très importants que la Turquie doit encore initier. Cette quête d’espaces maritimes sert ainsi forcément d’autres desseins que ceux purement économiques.
Le second objectif de la Turquie est d’attiser périodiquement les tensions en Méditerranée orientale afin d’obtenir de l’UE des négociations pour un « meilleur partage » des richesses de la région, englobant ainsi la question de Chypre aux problèmes de délimitation maritime entre la Grèce et la Turquie, voire pour son intégration à terme dans le projet de gazoduc EastMed si celui-ci venait à être concrétisé. La période d’apaisement diplomatique de fin septembre a ainsi permis à la Turquie de proposer une conférence régionale pour discuter « des droits et des intérêts » des pays riverains de la Méditerranée orientale, y compris pour la République turque autoproclamée République de Chypre-Nord[16]. Or, pour arracher des concessions aux Européens et provoquer un tel marchandage géopolitique régional, la Turquie se doit de rester en position de force de manière à neutraliser les initiatives européennes à son encontre. Elle alterne donc régulièrement des phases de démonstrations militaires et des phases d’apaisement diplomatique savamment orchestrées.
Enfin, son 3ème objectif, concomitant des deux premiers, est de maintenir le plus longtemps possible la paralysie de la diplomatie européenne à son encontre. En effet, la Turquie cherche à convaincre certains pays européens (notamment l’Allemagne[17]), à ce qu’aucune sanction européenne ne soit décidée à l’encontre d’Ankara. Dans ce cadre, la Turquie cherche sciemment à apaiser les tensions à l’approche de sommets européens, démontrant ainsi ses « bonnes intentions » et paralysant de facto la mécanique européenne à son encontre[18]. D’ailleurs, si les dirigeants de l’UE ont condamné le 29 octobre 2020 les provocations et la rhétorique d’Ankara, notamment à l’encontre de la France, ils ont reporté toute décision quant à d’éventuelles mesures punitives vis-à-vis de la Turquie au prochain sommet européen qui doit se tenir au mois de décembre 2020.
Au bilan, ces nouvelles tensions entre la Turquie et la Grèce à l’ouest de Chypre sont le prolongement direct des ambitions géopolitiques turques en Méditerranée orientale, tout comme l’une des conséquences de l’accord turco-libyen de délimitation maritime de novembre 2019. Ces frictions, par essence maritimes, devraient logiquement perdurer. La Turquie, mue par les ambitions géopolitiques affichées de son Président, alterne régulièrement des phases de démonstrations de force et des phases d’apaisement, choisies en fonction du calendrier diplomatique européen et selon le niveau de fermeté affiché par les pays concernés. A échéance visible, les différents acteurs devraient continuer d’internationaliser à dessein ce contentieux, soit par la recherche de soutiens extérieurs, soit par la quête d’un grand marchandage géopolitique régional liant finalement la question maritime à la question chypriote. Enfin, si cette problématique initie un cycle d’affrontement durable entre la Turquie et l’Union Européenne, elle confirme aussi, à ce stade, le relatif désengagement américain des questions européennes, Washington ne désirant pas, à ce stade, arbitrer entre les revendications concurrentes de deux de ses principaux alliés de l’Est méditerranéen. L’alternance politique annoncée aux États-Unis pourrait toutefois changer la donne et rapprocher davantage les positions américaines de celles défendues par la Grèce, la future administration démocrate étant sans doute politiquement moins tolérante que l’administration actuelle vis-à-vis des tendances impérialistes turques. A contrario, ces changements politiques à venir à Washington pourraient inciter le Président Erdogan à accélérer ses revendications en Méditerranée, éventuellement sur le statut de Chypre, afin de profiter encore quelques mois de la relative passivité de Washington à son encontre…
[1] Le 21 juillet 2020, la Turquie avait déployé 18 bâtiments militaires près de l’île grecque de Kastellorizo, dont les espaces maritimes au sud et à l’est faisaient l’objet de travaux turcs pour la prospection offshore. La marine grecque avait, en réponse, mis en alerte toutes ses unités déployées en mer Egée.
[2] « Réservations » via le système NAVTEX (Navigational Text Messages), système d’information maritime automatique qui permet d’aviser les navigateurs de travaux ou d’activités (exercices militaires notamment) pouvant contraindre temporairement la liberté de navigation dans des zones spécifiques.
[3] Les réservations des mêmes zones par les deux acteurs se sont ainsi enchaînées, notamment dans les parages de l’île de Kasos (nord-est de la Crète) à la fin du mois d’août.
[4] La Grèce a considéré cette collision comme un « incident » mais la Turquie comme une « provocation », le Président turc menaçant alors quiconque de « représailles » en cas d’attaque sur un bâtiment turc.
[5] Présence ostensible de deux bâtiments et déploiement temporaire de plusieurs avions de combat français et d’un avion de patrouille maritime en Crète, puis à Chypre.
[6] Ministère grec de la défense, 26 août 2020.
[7] Entraînements annoncés en Crète ainsi que près des îles Karpathos, de Rhodes et de l’île de Kastellorizo.
[8] AFP, 13 août 2020.
[9] L’amiral Cem Gürdeniz, à l’origine de la doctrine géopolitique turque de « Patrie bleue » (Mavi Vatan) avait en effet déclaré : « Si la Grèce appuie sur la détente, ce sera la fin de l’Otan…Les pays européens devraient faire pression sur la Grèce pour qu’elle abandonne certaines revendications maritimes » (AFP, 23 août 2020).
[10] Quatre bâtiments de type MMSC (Multi-Mission Surface Combattant) selon le Greek City Times, 09 novembre 2020.
[11] Selon le porte-parole du Département d’Etat, Morgan Ortagus, le 13 octobre 2020 (Le Figaro, 13 octobre 2020).
[12] Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act, promulgué en août 2017.
[13] Seuls les rapprochements turcs avec la Russie, comme en témoigne l’affaire du S-400, reste une source de tensions avérées entre Washington et Ankara.
[14] Al-Monitor, 22 octobre 2020.
[15] 70 % de ses besoins énergétiques sont importés et représentent un quart du total de ses importations. Voir également l’article de Nicolas Mazzucchi, Que penser de la découverte turque d’hydrocarbures en mer Noire ? publié le 19 octobre 2020 par la FMES.
[16] Le candidat nationaliste Ersin Tatar, soutenu par la Turquie, a d’ailleurs été élu le 18 octobre 2020 comme Président de la République turque de Chypre-Nord, un nouveau succès pour Ankara dans un contexte de vives tensions autour de ses projets en Méditerranée orientale. Ankara a très rapidement salué la victoire de son protégé, le Ministre des affaires étrangères turc indiquant que « nous allons défendre ensemble les droits et intérêts légitimes de Chypre-Nord en Méditerranée orientale » (AFP, 18 octobre 2020).
[17] Très liée à la Turquie pour des questions économiques et migratoires.
[18] Fin septembre 2020, Ankara d’ailleurs rappelé l’Oruç Reis, un de ses navires de recherche et l’OTAN a annoncé que la Grèce et la Turquie s’étaient entendues pour établir « une ligne directe » afin d’éviter tout risque d’incident en Méditerranée orientale…au moment même où un sommet de l’UE s’ouvrait justement sur la problématique de Méditerranée orientale. Ce même navire a été annoncé comme repartant en opérations de recherche à la mi-octobre… le sommet européen passé.