Arnaud Peyronnet, membre associé FMES de l’Observatoire stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient (OS2MO)
Résumé
La Corée du Nord a multiplié les démonstrations de force au cours des quatre derniers mois de 2022, notamment au plan balistique. Ces gesticulations s’inscrivent dans une perception continue de risque d’invasion du pays qui incite la Corée du Nord à se doter résolument d’une force de dissuasion de 1er rang, y compris pour procéder à d’éventuelles frappes préventives. Cette marche en avant se déroule dans un contexte bien différent de celui des tensions de 2017 qui avaient vu un compromis fragile s’établir entre les dirigeants américain et nord-coréen : fin des tirs de missiles balistiques en échange du gel des exercices militaires entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Désormais, la politique de pression régionale de Pyongyang s’intègre dans une logique de blocs qui voit s’opposer, en Asie du Nord-Est, le couple russo-chinois aux Etats-Unis et leurs alliés. Les agissements de la Corée du Nord, loin d’être apaisés par Moscou ou Pékin, pourraient au contraire servir leurs intérêts en fixant des forces américaines conséquentes dans la zone, en modifiant les efforts militaires des alliés des Etats-Unis vers la défense stricto sensu de leur territoire, en fragilisant si possible les alliances existantes et en ouvrant, le cas échéant, un nouveau front. Cette stratégie est toutefois à double tranchant car elle pourrait au contraire faciliter le renforcement des alliances régionales tissées par Washington avec tous les pays qui redoutent la Chine.
La péninsule coréenne pourrait ainsi devenir l’épicentre oriental de l’affrontement de ces deux blocs (l’Ukraine l’étant sur le flanc occidental). Dans tous les cas, le programme nucléaire et balistique nord-coréen semble désormais peu maîtrisable, à quoi se préparent d’ailleurs le Japon et la Corée du Sud qui se réarment massivement ; 2023 pourrait consacrer le retour de l’ère nucléaire et de la dissuasion du faible au fort.
Multiplication des démonstrations de force nord-coréennes
A la suite de la rupture, en mars 2022, du moratoire qu’elle s’était imposée en 2017 sur les lancements d’ICBM[1], la Corée du Nord a repris ses essais de missiles balistiques qui se sont fortement accélérés au cours des derniers mois de l’année 2022. Le tir, dans la nuit du 3 au 4 octobre d’un engin balistique qui a parcouru 4 500 km avant de s’écraser en mer du Japon après avoir survolé l’île japonaise d’Hokkaïdo[2] en a préfiguré de nombreux autres, le 13 octobre, les 2-3-5-9 novembre, les 17-18 novembre, les 5 et 18 décembre, les 31 décembre et 1er janvier 2023. Si la plupart de ces tirs de courte et moyenne portée consistaient pour Pyongyang à « vérifier et à évaluer sa capacité de dissuasion et de contre-attaque nucléaire »[3], d’autres tirs avaient par contre des aspects géopolitiques ou techniques certains. Ainsi, le 2 novembre 2022, ce n’est pas moins de 23 missiles qui ont été tirés en direction de la mer du Japon et de la mer Jaune, un de ces engins tombant à 26 km au sud de la NLL[4], près des eaux territoriales de la Corée du Sud, une première depuis la fin de la guerre de Corée en 1953. Le président sud-coréen a déclaré à cette occasion que ce tir signifiait une « invasion territoriale de fait »[5]. Le 17 novembre, la Corée du Nord a tiré un nouveau missile balistique à courte portée quelques heures seulement après une mise en garde de son ministre des Affaires étrangères au sujet du renforcement de l’alliance de sécurité entre Séoul, Tokyo et Washington. Le 18 novembre, Pyongyang a effectué un nouveau tir du missile balistique intercontinental Hwasong-17 qui est tombé en mer du Japon[6] après un trajet de 1 000 km après avoir atteint l’altitude de 6 000 km.
Des tirs de barrage d’artillerie ont été effectués à plusieurs occasions par l’armée nord-coréenne. Le 4 octobre, Pyongyang a ainsi tiré plus de 170 obus depuis ses côtes en direction de zones tampons établies en 2018 avec Séoul (afin de prévenir tout incident en mer dans des zones contestées). Le 3 novembre, 80 tirs d’artillerie ont de nouveau été effectués par la Corée du Nord. Le 5 décembre, de nouveaux tirs ont été effectués dans ces mêmes régions. Ces tirs de barrage sont considérés par Séoul comme « une claire violation » de l’accord intercoréen de 2018 qui établissait ces zones tampon.
Lors de cette même période, la force aérienne nord-coréenne a testé son homologue du Sud. Mi-octobre, des avions de combat nord-coréens ont franchi une ligne de reconnaissance tacite, située à 25 km de la frontière avec la Corée du Sud, déclenchant en réponse le décollage d’une trentaine d’aéronefs sud-coréens, dont des chasseurs-bombardiers F-35A. Le 4 novembre, l’armée de l’air nord-coréenne a effectué une nouvelle démonstration de force via le décollage de 180 avions de combat pour des exercices destinés à mener une « simulation d’attaque aérienne combinée de grande échelle »[7]. Encore plus impressionnant, le 26 décembre, 5 drones nord-coréens ont pénétré pendant plusieurs heures l’espace aérien sud-coréen, y compris au-dessus de Séoul, avant de retourner au Nord, sans réussir à être interceptés par l’armée de l’air sud-coréenne[8]. Cette incursion est inédite et pourrait préfigurer l’évolution structurelle prochaine des forces aériennes du Nord pour mener des frappes au Sud, à l’instar de ce que fait déjà l’Iran ou la Russie sur d’autres théâtres[9].
Bien que de moindre ampleur, des tensions ont été recensées aussi au plan naval. Le 23 octobre, un cargo nord-coréen a franchi la NLL avant de faire demi-tour suite à des tirs de semonce de la marine sud-coréenne. Pyongyang a répliqué en affirmant qu’un navire de la marine sud-coréenne s’était aventuré au-delà de la NLL, obligeant ses « unités de défense du littoral ouest » à tirer « dix obus de lance-roquettes multiples en direction des eaux territoriales »[10]. Par le passé, plusieurs incidents de ce type ont eu lieu dans cette zone riche en ressources halieutiques, notamment en 2010, avec le torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan et un bombardement nord-coréen intensif sur l’île de Yeonpyeong.
Reprise des exercices militaires entre Séoul et Washington et accélération du programme nucléaire nord-coréen
Ces démonstrations de force seraient, pour Pyongyang, liées à son besoin d’auto-défense vis-à-vis des menaces représentées par l’alliance entre Washington et Séoul d’une part, Washington et Tokyo d’autre part. En juin 2018, le président américain Donald Trump, lors de sa rencontre avec Kim Jong-Un à Singapour pour un sommet historique, avait annoncé la suspension de tous les exercices militaires menés conjointement par les forces américaines et sud-coréennes, en échange d’un arrêt des tirs de missiles balistiques nord-coréens. Cette rencontre avait, pour un temps, réduit les tensions dans la région. Mais, à la suite du tir de mars 2022, les forces américaines et sud-coréennes ont repris dès l’été leurs exercices, fournissant à Pyongyang un prétexte au discours sur sa perception de la menace. Alors que l’armée sud-coréenne avait annoncé la participation d’un bombardier américain B-1B[11] aux exercices aériens Vigilant Storm[12] menés conjointement par Séoul et Washington, dans la foulée des premiers tirs balistiques nord-coréens, Pyongyang avait réagi en déclarant que ces exercices étaient « très dangereux et mauvais »[13], promettant une réponse « soutenue, ferme et écrasante »[14]. Selon le ministère des Affaires étrangères nord-coréen, « plus Washington s’efforce de renforcer son alliance de sécurité avec Tokyo et Séoul, et plus la riposte militaire de la République populaire démocratique de Corée sera féroce »[15]. Dans le même esprit, la Corée du Nord a vivement dénoncé (20 décembre 2022) la nouvelle stratégie de défense du Japon[16], la qualifiant de « menace sérieuse » contre la paix internationale[17]. Pour Pyongyang, les Etats-Unis « encouragent le projet de réarmement et d’une nouvelle invasion par le Japon », justifiant ainsi pleinement « l’exercice légitime du droit à l’autodéfense »[18] de la Corée du Nord.
Si la Corée du Nord estime que les exercices menés par les forces sud-coréennes et américaines ne sont que des répétitions visant à préparer une future invasion, la nucléarisation de son potentiel offensif devient dès lors une garantie de dissuasion et donc de sanctuarisation de son territoire. Pyongyang reste d’ailleurs soupçonnée de préparer un nouvel essai nucléaire. Un rapport de l’AIEA publié le 7 septembre 2022 affirmait que les activités nucléaires nord-coréennes restaient préoccupantes, suite à la réouverture du site d’essais nucléaires de Puggye-ri et l’expansion de ses capacités d’enrichissement de matières fissiles[19]. Le 8 septembre, Kim Jong-Un avait quant à lui déclaré devant le Parlement nord-coréen qu’il était « totalement hors de question de renoncer à l’arme nucléaire, et il ne saurait y avoir de dénucléarisation ou de négociation »[20]. Le 9 septembre, la Corée du Nord a adopté une loi autorisant des frappes nucléaires préventives, pouvant être déclenchées « automatiquement et immédiatement pour anéantir des forces hostiles ciblant les dirigeants de l’État et l’organisation du commandement des forces nucléaires de l’État »[21]. Le 18 novembre, Kim Jong-Un a en outre indiqué que son pays entendait « avoir la plus puissante force stratégique du monde »[22]. Dans le même esprit, la Corée du Nord a testé le 15 décembre un moteur à combustible solide de forte poussée[23] avec pour objectif de développer de nouveaux missiles balistiques intercontinentaux plus avancés[24]. Enfin et surtout, le dirigeant nord-coréen a appelé fin décembre à une « augmentation exponentielle de l’arsenal nucléaire » de son pays pour faire face à son voisin du sud et aux États-Unis, notamment grâce à « un nouveau système de missiles balistiques intercontinentaux dont la principale mission sera une rapide contre-attaque nucléaire »[25].
Cet épisode de tensions peut rappeler la séquence de 2017 quand la Corée du Nord avait fait monter les enchères avec Washington via le lancement de missiles balistiques intercontinentaux et la réalisation de son 6ème essai nucléaire. L’ouverture de négociations avec Washington sous l’administration Trump avait à l’époque incité Pyongyang à ne pas récidiver. Le programme balistique nucléaire et balistique nord-coréen semble donc en l’état difficilement arrêtable.
La constitution d’une nouvelle logique de blocs en Asie du Nord-Est
La Corée du Nord, dans sa politique de pression régionale, cherche à tirer profit des tensions accrues opposant désormais les Etats-Unis à la Chine et la Russie, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine. La reprise des tirs balistiques fait ainsi comprendre aux Etats-Unis, à la Chine et à la Russie que la Corée du Nord est un acteur militairement crédible et potentiellement aligné sur les positions russes et chinoises. Elle devient ainsi, pour Moscou et Pékin, une opportunité militaire permettant de fixer momentanément les forces américaines dans le Nord du Pacifique de manière à ouvrir, si nécessaire, un deuxième front militaire dans le conflit qui oppose les deux puissances continentales à la superpuissance maritime américaine. En échange, Pyongyang espère échapper, pour son programme nucléaire, à toute nouvelle sanction des Nations unies grâce à l’appui russo-chinois au Conseil de sécurité. La Chine, principale alliée diplomatique et économique de Pyongyang, s’est d’ailleurs jointe à la Russie en mai 2022 pour mettre un veto à une tentative des Etats-Unis de renforcer les sanctions contre la Corée du Nord.
La Russie est quant à elle militairement de plus en plus active dans cette région, en coordination avec la Chine, et dans une moindre mesure de Pyongyang. Déjà, Séoul s’étant associée aux sanctions occidentales visant Moscou, la Russie et la Corée du Nord ont fait part à la mi-août 2022 de leur intention de renforcer leurs relations bilatérales[26], le chef du régime nord-coréen ayant insisté sur la nécessité de faire « front commun face aux forces hostiles »[27]. En novembre 2022, le vice-ministre des Affaires étrangères russe a accusé Washington d’alimenter la surenchère dans la région et a déclaré que si Moscou reste « fidèle à une solution diplomatique pour la péninsule coréenne, les Etats-Unis et leurs alliés dans la région préfèrent un chemin différent, comme s’ils testaient la patience de Pyongyang. Nous suivons la situation avec inquiétude »[28]. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie multiplie les déploiements dissuasifs de bombardiersdans la région, parfois avec la Chine. En mai 2022, une formation conjointe comprenant des bombardiers H-6 chinois et des Tu-95 Bear russes avait pénétré l’ADIZ[29] sud-coréenne. En août 2022, ce sont des aéronefs militaires russes Tu-95 Bear, escortés par des chasseurs Su-30, qui étaient entrés dans l’ADIZ sud-coréenne alors que l’exercice américano-coréen Ulchi Freedom Guardian venait de débuter. Le 30 novembre, des bombardiers chinois de type H-6K ont de nouveau rejoint des bombardiers russes Tu-95 Bear russes dans l’ADIZ sud-coréenne afin d’y effectuer une patrouille conjointe[30]. De façon inédite, les avions chinois se sont cette fois-ci posés en Russie à l’issue de leur patrouille tandis que les aéronefs russes atterrissaient en Chine, signe de la coordination militaire croissante des deux pays dans la région. Enfin, les marines russe et chinoise ont conclu leur exercice annuel conjoint Joint Sea 2022 fin décembre en mer de Chine orientale[31]. Dès lors, une sorte de front commun russo-chinois se met en place en Asie du Nord-Est qui soutiendra probablement (ou s’abstiendra d’empêcher) les velléités militaires nord-coréennes face aux Etats-Unis et ses alliés.
Du côté du bloc occidental, les provocations nord-coréennes et surtout le tir du 18 novembre 2022 ont représenté une nouvelle étape, le missile Hwasong-17 ayant « la capacité d’atteindre les États-Unis et de nombreux autres pays à travers le monde »[32]. Ce tir de missile balistique, retombé dans la ZEE nippone après avoir survolé l’île d’Hokkaïdo, a été qualifié « d’absolument inacceptable » par le Premier Ministre japonais et a provoqué une réunion d’urgence des dirigeants du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Canada et des Etats-Unis. Ces provocations nord-coréennes devraient donc obliger les Etats-Unis à solidifier la défense de leurs alliés, en développant les moyens consacrés à leur défense anti-missiles et à leurs capacités de riposte.
Avec une hausse de 4,6% du budget de la Défense pour 2023, la Corée du Sud réinvestit massivement dans les moyens qui fondent traditionnellement sa stratégie de défense. De fait, le nouveau budget prévoit la part belle au programme de sous-marins, à l’achat de missiles intercepteurs Patriot PAC-3 supplémentaires, aux drones de surveillance et aux lance-roquettes multiples, mais semble abandonner la construction d’une force expéditionnaire, centrée sur un porte-aéronefs, interopérable avec les Etats-Unis. En outre, face aux gesticulations militaires nord-coréennes, le gouvernement conservateur de Séoul, déjà très ferme vis-à-vis du Nord, a appelé à une implication américaine plus conséquente sur la péninsule, « le parapluie nucléaire américain et sa dissuasion élargie » ne suffisant plus à rassurer les Sud-Coréens[33]. En réponse, un porte-parole de la Maison Blanche a indiqué que les États-Unis et la Corée du Sud prépareraient « une réponse coordonnée et concrète à une série de scénarios, y compris une utilisation de l’arme nucléaire par la Corée du Nord »[34]. Concernant Tokyo, le budget de la défense devrait être doublé. Le Japon tire les conséquences d’une intensification de l’activité militaire chinoise et russe dans ses approches maritimes ces dernières années[35] ; Tokyo a entrepris depuis 2016 un vaste effort de modernisation de ses forces avec un programme de construction de sous-marins à vocation océanique, de frégates modernes et d’achat d’appareils de type F-35. En outre, un effort particulier a été mis dans le domaine de la lutte antinavires[36] ainsi que dans l’extension du nombre de destroyers capables d’assurer la défense antibalistique de l’archipel[37]. Les démonstrations de force nord-coréennes incitent donc les alliés locaux de Washington à réorienter leur défense vers des moyens d’autoprotection et à renforcer leurs liens militaires avec les Etats-Unis, ce qui renforce les alliances déjà existantes. C’est en tout cas tout le sens du nouveau document stratégique du Japon dévoilé en décembre qui, s’il confirme le doublement attendu du budget de la Défense, avertit surtout que les velléités militaires de Moscou en Asie et sa coopération avec la Chine constituent désormais « une forte préoccupation en matière de sécurité »[38]. Le 11 janvier 2023, le Japon et les Etats-Unis ont d’ailleurs affiché leur « alignement stratégique » en matière de défense, y compris pour le secteur spatial, et se sont félicités de la nouvelle posture de défense japonaise[39]. Une logique de blocs se met ainsi inexorablement en place en Asie du Nord-Est dont l’épicentre des tensions pourraient se trouver dans la péninsule coréenne.
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Les gesticulations militaires nord-coréennes ont pour vocation de permettre à Pyongyang de finaliser son programme nucléaire et balistique afin de sanctuariser la défense de son territoire face à sa perception d’une menace continue venant des Etats-Unis et de ses alliés. Cette politique de pression régionale est facilitée par les tensions russo-sino-américaines actuelles qui bloquent toute résolution diplomatique de la course aux armements nord-coréenne. Si la logique du retour de l’ère nucléaire s’amorce en Asie du Nord-Est, elle s’inscrit pleinement dans une logique de blocs opposant les Etats-Unis au couple russo-chinois. Ce climat de tensions dans la péninsule coréenne sert apparemment les intérêts de ce bloc continental russo-chinois en pouvant créer, si besoin, un point de fixation durable des forces armées américaines, en plus de celui créé en Europe par la crise ukrainienne. Ce « second front », s’il venait à s’ouvrir, pourrait soulager la pression sur la Russie à l’Ouest et ouvrirait des opportunités au bloc russo-chinois dans d’autres zones, notamment au Moyen-Orient, quelque peu délaissé par la puissance américaine. Outre le retour du fait nucléaire, tant en Europe qu’en Asie, ces tensions font aussi émerger le risque d’étirement et de rupture potentielle des efforts américains sur deux fronts simultanés. Néanmoins, les opportunités militaires créées par « l’épouvantail nord-coréen » constituent pour Pékin un pari risqué au plan stratégique car elles pourraient au contraire faciliter le renforcement des alliances régionales tissées par Washington avec tous les pays qui cultivent une crainte, tenace ou pas, de la puissance chinoise.
[1] InterContinental Balistic Missile.
[2] En 1998, et sous couvert d’un tir de mise en orbite d’un satellite, Pyongyang avait tiré un missile Taeopondong-1, d’une portée de 2000 km, qui avait déjà survolé Hokkaïdo. En septembre 2017, un missile intercontinental désigné Hwasong-12 passa également au-dessus de Hokkaïdo avant de s’écraser en mer du Japon.
[3] Opex360, 02/11/2022.
[4] Northern Limit Line ou partie maritime occidentale de la frontière intercoréenne, créée en 1953 après l’armistice entre les deux pays. L’ONU reconnait la NLL, ce qu’a refusé la Corée du Nord en 1973 qui a publié son propre tracé en 1999. Cette zone est donc structurellement à l’origine de nombreuses tensions.
[5] Le Figaro, 04/11/2022.
[6] Le Figaro, 27/11/2022.
[7] Activités aériennes réparties en mer Jaune et en mer de l’Est ainsi qu’entre 20 et 50 km au nord de la Ligne de démarcation. Opex360, 04/11/2022.
[8] Le Figaro, 27/12/2022.
[9] Expérience de Téhéran et de Moscou en la matière, telle que démontrée par l’utilisation du drone iranien Shahed-136 par la Russie en Ukraine.
[10] Opex360, 02/11/2022.
[11] Première fois qu’un aéronef B-1B se rendait dans la péninsule coréenne depuis décembre 2017.
[12] 240 aéronefs militaires impliqués du 31 octobre au 5 novembre dans les plus importantes manœuvres aériennes organisées entre les deux pays. Opex360, 04/11/2022.
[13] Le Figaro, 04/11/2022.
[14] Les exercices aériens inquièteraient particulièrement Pyongyang, ses forces aériennes étant largement dépassées technologiquement et opérationnellement. Le Figaro, 06/11/2022.
[15] Le Monde, 18/11/2022.
[16] Le Japon a présenté en décembre sa nouvelle politique de défense dont l’objectif est d’accroître ses capacités militaires au cours des cinq prochaines années, y compris ses capacités de représailles.
[17] Le Figaro, 20/12/2022.
[18] Le Monde, 21/12/2022. Le passé colonialiste et militariste du Japon est encore profondément présent dans les esprits coréens et influe largement sur leurs perceptions de la menace.
[19] Opex360, 09/09/2022.
[20] Selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), la Corée du Nord disposerait de jusqu’à vingt ogives nucléaires et posséderait suffisamment de matière fissile pour en produire au moins 45 de plus. Opex360, 09/09/2022.
[21] Opex360, 09/09/2022.
[22] Le Figaro, 27/11/2022.
[23] Les missiles à combustible solide, plus faciles et mobiles, nécessitent moins de temps de préparation et sont plus difficiles à détecter avant leur mise à feu.
[24] Le Monde, 16/12/2022.
[25] Le Figaro, 01/01/2023.
[26] La Corée du Nord fournirait des d’obus d’artillerie à la Russie selon le département américain de la Défense. Capital, 04/11/2022. De même, et selon le porte-parole de la Maison Blanche, la Corée du Nord aurait effectué des livraisons d’armement au groupe Wagner. Le Figaro, 22/12/2022.
[27] Opex360, 23/08/2022.
[28] Le Monde, 18/11/2022.
[29] Air Defence Identification Zone.
[30] Defense News, 01/12/2022.
[31] USNI news, 28/12/2022.
[32] Le Figaro, 18/11/2022.
[33] BFM, 03/01/2023.
[34] Ibid.
[35] D’ailleurs, en juin 2022, plusieurs navires chinois et russes avaient été détectés autour de l’archipel et ce alors que les vols à long rayon d’action chinois et russes se multipliaient dans cette zone.
[36] Volonté japonaise de se procurer des missiles LRASM (Long Range Anti Ship Missile) auprès de Washington.
[37] Naval News, 03/01/2022.
[38] Le Figaro, 20/12/2022.
[39] Le Monde, 12/01/2023.