« Les amateurs discutent tactique, les professionnels discutent logistique »
Napoléon Bonaparte
Ce sont les fonctions stratégiques « Prévention, Intervention, Dissuasion » qui ont constitué le fil directeur du troisième séminaire de la 36ème SMHES/Cadres-dirigeants organisé à Toulon et dans ses environs immédiats du 04 au 06 décembre 2025. Après le séminaire parisien de Novembre qui portait sur les fonctions stratégiques « connaissance et anticipation » c’est donc un retour sur le terrain qui attendait les auditrices et les auditeurs de la session dans le plus grand port militaire de la Méditerranée. Les présentations et les visites des unités de la Marine nationale ont en effet permis aux auditrices et aux auditeurs de comprendre en détail pourquoi, comment, contre qui, avec qui et avec quoi se concrétisent ces fonctions stratégiques. De surcroît, ce séminaire était aussi l’occasion de lever le voile sur ce qui ne se voit guère. Il s’agissait de donner aux auditrices et aux auditeurs de la session un aperçu du socle de compétences et d’actions organiques qui permet à une force de vaincre et de durer. A travers l’exemple français de la Marine nationale, il s’agissait de bien mesurer qu’une force opérationnelle de premier rang, comme l‘est la Marine nationale française, s’appuie sur un socle organique particulièrement performant et capable d’assurer dans la durée le soutien de bâtiments modernes qui concentrent des technologies particulièrement pointues et complexes mais également l’équipement, le recrutement, la formation, l’entraînement et la spécialisation d’hommes et de femmes compétents, aguerris et motivés qui servent ces bâtiments de guerre. Cet effort se développe dans la durée et nécessite à la fois une vision prospective claire sur ce dont la force aura besoin à l’horizon de la décennie future (doctrine d’emploi, équipements, effectifs, compétences et infrastructures) et la capacité à faire face aux aléas du temps présent : défis opérationnels ou technologiques, défaut de conception ou d’utilisation, pannes, pertes au combat, ruptures technologiques. Cette épaisseur stratégique repose également sur une base industrielle et technologique solide et performante capable d’accompagner la force dans ses efforts de performance, de résilience et d’innovation.

Ce séminaire consacré au fait naval et maritime était articulé en trois parties. La première, exclusivement militaire sur la base navale de Toulon, a permis aux auditrices et aux auditeurs de découvrir la Marine nationale en suivant deux conférences et en visitant un bâtiment de guerre tout en développant à chaque fois les aspects organiques évoqués au supra. La seconde partie, plus orientée vers le soutien et sur l’importance de la base industrielle et technologique de défense (BITD) a conduit la 36ème SMHES/cadres-dirigeants durant la matinée du 04 Décembre à Ollioules sur le site de l’entreprise Naval Group. Enfin, l’après-midi, la session est revenue dans la base navale de Toulon où elle a été accueillie par le Service de Soutien de la Flotte (SSF). La dernière demi-journée a été plus académique avec, pour les auditrices et les auditeurs, un bilan de leurs recherches sur leur thème d’étude : « La mer Noire, espace européen au carrefour des rivalités Est-Ouest et Nord-Sud ». Il s’agissait pour eux de présenter un premier point de situation de leurs travaux académiques aux référents pédagogiques de la FMES et de l’Université de Toulon. Cette équipe les suit et les accompagne dans le cadre du Diplôme Universitaire qui sanctionne et couronne l’année de formation des auditrices et des auditeurs.


La journée du 04 décembre, consacrée à la base navale de Toulon, a débuté par un exposé fait par l’un des principaux subordonnés de l’amiral Commandant en Chef en Méditerranée (CECMED). Ce dernier est un officier général de rang élevé, il est Vice-amiral d’Escadre, qui cumule plusieurs fonctions qui toutes sont d’importance majeure. Sous l’autorité du chef d’État-major des armées, CECMED, en qualité de commandant de zone maritime, est chargé du contrôle opérationnel des forces déployées en Méditerranée ; à ce titre il est l’un des subordonnés directs du CEMA s’agissant des opérations dans cette zone où les crises et les tensions ne manquent pas. De plus, CECMED est également le préfet maritime (PREMAR) pour la Méditerranée. Délégué du gouvernement, le préfet maritime est le représentant direct du Premier ministre. Investi d’un pouvoir de police générale, il a autorité dans tous les domaines où s’exerce l’action de l’État en mer, notamment : la défense des droits et intérêts nationaux, particulièrement dans les zones sous souveraineté ou sous juridiction française (mer territoriale, zone économique exclusive), le maintien de l’ordre public, le secours et la sécurité maritime, la protection de l’environnement, la lutte contre les activités illicites en mer (pêche illégale, trafic de stupéfiants, migrations clandestines, piraterie notamment). Enfin, il coordonne en permanence l’action en mer des administrations et la mise en œuvre de leurs moyens (marine nationale, affaires maritimes, douanes, gendarmerie). La conférence qui a suivi a été faite par le Vice-amiral chef d’état-major du second grand commandement présent à Toulon : l’amiral commandant la force d’action navale : ALFAN. Lui aussi vice-amiral d’escadre, ALFAN a la responsabilité de préparer, d’entraîner et de soutenir les unités de surface de la Marine nationale afin de les mettre à disposition du CEMA et de ses commandements subordonnés pour tout emploi opérationnel. ALFAN est responsable de la disponibilité technique des bâtiments, de la préparation et de l’entraînement des équipages mais aussi de la qualification opérationnelle des unités en vue de leur emploi. Les politiques de formation spécifique, celles relatives à la préparation et à l’entraînement technique et tactique sont donc au cœur de ses responsabilités. Pour garantir que ses unités subordonnées sont en mesure de répondre aux sollicitations opérationnelles, l’amiral commandant la Force d’action navale dispose d’un état-major, basé à Toulon et organisé en plusieurs divisions, avec des antennes à Brest et Cherbourg, Cet état-major a autorité sur 98 bâtiments de surface et sur près de 10 500 marins ainsi que sur les trois groupes de plongeurs démineurs (GPD), sur plusieurs centres experts, sur la Flotte amphibie, la Force aéronavale nucléaire et enfin sur les bases navales outre-mer et à l’étranger. L’intervenant a bien détaillé les missions, les enjeux et les défis de chacune des forces qui composent la FAN. Il l’a fait avec grande franchise tout en évitant les discours convenus. Informé que l’objectif de la session était de bien comprendre l’importance de l’organique dans la valeur opérationnelle d’une force, le conférencier a insisté sur les enjeux de systèmes de combat complexes qui reposent sur une forte technicité des métiers qui les composent et pour lesquels la volatilité et la versatilité de la ressource humaine est un défi permanent. Enfin, les conséquences de l’évolution récente du contexte opérationnel ont été évoquées. Face au durcissement des conditions d’exécution de ses missions en mer, la Marine nationale doit en effet s’adapter en permanence pour ajuster sa doctrine et ses équipements en y incluant les drones aériens mais surtout ceux qui évoluent en surface et sous la mer. Elle doit développer la résilience de ses bâtiments et de leurs équipages ; elle doit raccourcir et renforcer ses boucles de décision en opération mais aussi dans toutes les phases qui relèvent de la démarche capacitaire afin de faire évoluer équipements, armements, méthodes et organisations dans un processus agile et souple intégrant l’innovation en boucle courte avec la BITD.

Après un buffet partagé avec quelques officiers de la base navale dans les salles du conservatoire des uniformes de la Marine, la session a pu mettre du concret sur la théorie en visitant le bâtiment de ravitaillement de force « Jacques Chevallier ». Admis au service actif en 2023, ce bâtiment est le premier d’une série de quatre qui sont destinés au remplacement des pétroliers ravitailleurs de classe Durance. Prévu par la Loi de programmation militaire 2009-2014, ce programme porte le nom de flotte logistique (programme FLOTLOG) et il a été décidé du fait du vieillissement des anciens pétroliers ravitailleurs. Le Bâtiment de Ravitaillement de Force « Jacques Chevallier », à bord duquel la session a été accueillie, est donc le premier de la série de quatre bâtiments commandés en 2019, Inspiré du navire ravitailleur A5335 Vulcano, le « Jacques Chevallier » déplace 31 000 tonnes à pleine charge. Il a une longueur de 194 mètres, une largeur de 24 mètres et une capacité d’emport de 1500 tonnes de fret et 13 000 mètres cubes de carburant. Il est équipé de quatre mâts de ravitaillement polyvalents et peut accueillir un hélicoptère NH-90 Caïman et un drone aérien. Depuis son admission au service actif, le « Jacques Chevallier » a déjà pris part à plusieurs déploiements opérationnels, à des entraînements interarmées et à des exercices de préparation aux combats de haute intensité ; confirmant ainsi ses performances et sa capacité à œuvrer au sein d’une force navale nationale et internationale. A son bord, la session a bénéficié d’une visite guidée faite par son « Pacha » ; le commandant du navire en personne. Ce dernier a fait lui-même découvrir aux auditrices et aux auditeurs tous les segments de son navire : les zones opérationnelles (poste de commandement, passerelle, poste sécurité, poste machines), les lieux de vie de l’équipage, les zones de stockage des carburants, des munitions et des vivres ; toutes choses que le « Jacques Chevallier » emporte en grandes quantités pour assurer le soutien des déploiements de la Marine nationale et notamment ceux du groupe aéronaval (GAN) avec le porte-avions Charles de Gaulle. Le « Pacha » l’a fait avec une passion et une conviction qui ont frappé la session. Celles du commandant du « Jacques Chevalier » et des membres de son équipage avec lesquels les auditrices et les auditeurs ont pu échanger durant cette visite, en disent long sur la valeur des hommes et des femmes de la Marine nationale et illustrent mieux que tous les discours l’importance de la cohésion et des forces morales dans la construction de la capacité opérationnelle d’une force.

Après une soirée studieuse durant laquelle les trois comités de la session se sont réunis pour donner les dernières touches aux présentations du samedi, le lendemain, 05 décembre, les auditrices et les auditeurs de la 36ème SMHES/Cadres-dirigeants ont pu faire le lien avec la BITD car la session a été chaleureusement accueillie par Naval Group sur son site d’Ollioules. Accompagnés pendant toute la matinée par le directeur du site, les auditrices et les auditeurs ont pu mesurer l’importance de ce groupe essentiel pour la Marine nationale et à quel point est exact le dicton « sans Naval Group, pas de Marine nationale ». Très concrètement, cette entreprise est un joyau issu d’une longue filiation qui remonte à Colbert et à ses arsenaux. Aujourd’hui elle est l’acteur majeur de nombreux projets déterminants pour la prochaine décennie : la réalisation du futur porte-avions qui succèdera au Charles de Gaulle ; le développement du SNLE de 3ème génération, pierre angulaire de la continuité de la composante océanique de la force de dissuasion nucléaire française mais aussi le développement de drones de surface et sous-marins de grande taille et à longue autonomie. Pour mesurer la performance technologique que ces programmes représentent, il est utile de rappeler que les SNLE passent pour être la construction humaine la plus complexe qui soit et que les industriels qui sont capables de les réaliser se comptent sur les doigts d’une main. Cette matinée chez Naval Group s’est articulée autour de quatre conférences toutes aussi brillantes les unes que les autres. La première, faite par le directeur du site, a brossé l’organisation générale de Naval Group ainsi que son activité sur ses diverses emprises. La seconde, parfaitement réalisée à distance par visioconférence avec le siège parisien du groupe, a abordé les enjeux et les perspectives stratégiques de l’entreprise. Les deux suivantes ont successivement abordé les questions de la cybersécurité et celles du développement des drones et des systèmes d’armes autonomes ; questions que le conflit en Ukraine et en mer Noire a tout particulièrement mis en relief depuis trois ans. De surcroît, les auditrices et les auditeurs ont pu accéder à des démonstrateurs de systèmes de direction de combat pour sous-marins et pour navires de surface particulièrement impressionnants de réalisme et d’efficacité. Ces systèmes sont essentiels pour garantir à la Marine nationale des navires de guerre au meilleur niveau opérationnel et capables d’assurer sa supériorité sur toutes les mers du globe et dans tous les contextes opérationnels y compris ceux du combat de très haute intensité. C’est sans doute la partie la plus stratégique et la plus sensible des activités du groupe et elle explique le haut degré de sécurité qui les entoure. Enfin, un déjeuner partagé avec tous les intervenants a clos une matinée captivante qui a bien montré à la session la somme d’efforts, de volontés, d’intelligence et de maîtrise technologique qui fonde la capacité opérationnelle d’une marine de premier rang comme l’est celle de la France. C’est bien cette convergence des visions et des volontés des utilisateurs et des industriels, tout comme l’étroite combinaison des savoir-faire des entreprises de la BITD et des armées dans leurs structures et commandements organiques qui donnent aux forces leur supériorité opérationnelle dans la durée. Après l’avoir abordé une première fois à Istres en Octobre en visitant la BA 125 et le groupe Dassault-Aviation, il était important que les auditrices et les auditeurs de la 36ème SMHES/cadres-dirigeants puissent l’appréhender de nouveau durant ce 3ème séminaire consacré à la puissance navale.


Après cette immersion particulièrement éclairante chez Naval Group, les auditrices et les auditeurs de la 36ème SMHES/Cadres-dirigeants sont revenus dans les murs de la base navale et ils y ont été reçus par le service de Soutien de la Flotte (SSF) pour poursuivre la découverte et la réflexion s’agissant des aspects organiques de la capacité opérationnelle d’une force. Organisée de main de maître par l’un des auditeurs de la session précédente qui occupe un très haut poste au sein du SSF, cette dernière partie a commencé par la visite, sous l’angle du maintien en condition opérationnelle (MCO) de la frégate multi-missions « Lorraine ». Ce bâtiment impressionnant, dont la haute technicité et le niveau d’intégration est la principale caractéristique, constitue en effet un excellent exemple des problématiques diverses et nombreuses auxquelles est confronté le SSF pour en assurer, avec grand succès, le MCO. Ensuite, de retour en amphithéâtre dans les locaux du SSF situés au cœur de la base navale, les auditrices et les auditeurs y ont entendu une conférence très complète sur le service, son organisation, ses missions et les défis qui s’y attachent. Créé en juin 2000, pour séparer les rôles de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre industrielle, le SSF assure, dans une structure unique, la maîtrise d’ouvrage du maintien en condition opérationnelle des bâtiments de surface, des sous-marins et des moyens navals de la Marine nationale et des autres armées. Le SSF a également pour mission de gérer les pièces de rechange navales, de mettre en œuvre les installations indispensables au maintien en condition opérationnelle des navires à propulsion nucléaire et de faire réaliser le démantèlement des bâtiments en fin de vie à l’exception de ceux à propulsion nucléaire. Le SSF a aussi la responsabilité d’exploitant des infrastructures industrielles et portuaires destinées au MCO des bâtiments de surface, des sous-marins et des installations nucléaires associées. Pour réaliser toutes ses missions, le SSF dispose d’une organisation au contact des forces mais aussi de la direction générale de l’Armement (DGA) et de l’État-major de la Marine nationale (EMMN). Son objectif est de maintenir au niveau fixé par le ministre des armées la disponibilité des bâtiments et équipements qui lui sont confiés tout en maîtrisant les coûts. Maître d’ouvrage dont la mission est de garantir la disponibilité technique des bâtiments au meilleur coût, le SSF confie à des maîtres d’œuvre industriels, la responsabilité de l’entretien par des marchés globaux. Les principaux industriels titulaires de marchés de MCO sont Naval Group, les Chantiers de l’Atlantique, Thales, CNN-MCO, Piriou Naval Services, Cegelec, LGM, NEXEYA et Constructions Mécaniques de l’Ouest. Enfin, auprès du SSF, les principaux contributeurs étatiques au MCO naval sont, au sein des bases navales, les ateliers et les magasins du service logistique de la marine (SLM) et surtout le Service d’infrastructure de la Défense (SID) qui gère la construction, l’entretien et la modernisation des quais et les bassins destinés à la maintenance. Toutes ces tâches se planifient et s’exécutent alors que les crises, les tensions et les aléas de toute sorte se poursuivent et trouver le bon équilibre entre l’immobilisation des bâtiments à des fins de maintenance, la préparation de l’avenir et la souplesse nécessaire pour répondre à l’urgence et aux imprévus est le grand défi que relève au quotidien le SSF. Assurer ainsi la maintenance lourde et programmée mais aussi gérer les aléas, les pannes, les imprévus et les urgences du court terme d’une flotte de guerre de tout premier rang qui, en permanence, est présente sur toutes les mers du globe et qui est prête à s’y battre n’a rien de simple. Pour ce faire, le SSF, en coordination avec les acteurs de la BITD mentionnés au supra mais aussi avec le SLM et le SID gère une planification à la fois très fine et de long terme pour limiter au maximum l’immobilisation des bâtiments tout en leur assurant, en permanence et dans la durée, la meilleure maintenance possible.

Ainsi, après celle de la veille dédiée aux structures organiques de la Marine nationale, cette journée consacrée à Naval Group et au SSF a éclairé les auditrices et les auditeurs de la session sur des aspects méconnus alors qu’ils sont cardinaux. Avec l’esprit guerrier des équipages et le soutien de la Nation, ce sont aussi ces aspects qui fondent la capacité d’une force à combattre, à durer et à vaincre. On ne parle pratiquement jamais de ces aspects mais il faut pourtant bien les connaître, en comprendre l’importance et les évaluer dès lors qu’on s’intéresse à la géopolitique et aux acteurs qui entendent peser, avec leurs forces armées, sur les affaires du monde. Comment des armées s’organisent, se préparent, s’entraînent, s’entretiennent et se régénèrent, qu’il s’agisse des hommes ou des équipements, est une question centrale à poser lorsqu’on s’intéresse à leur réelle capacité à vaincre et à durer. L’Histoire nous rappelle pourtant l’importance de la solidité et de l’épaisseur organique. Ainsi alors que la France était exsangue et assaillie de toutes parts par des monarchies qui voulaient rétablir la royauté, les armées de la Révolution remportèrent les brillantes victoires de Valmy, Jemappes et Fleurus. Elles le firent grâce au talent de leurs généraux mais elles le purent surtout grâce au formidable organisateur que fut Lazare Carnot. Passé à la postérité sous le nom du « Grand Carnot » il est l’exemple de l’organisation de la mobilisation des ressources humaines et matérielles d’un pays comme il n’y en avait jamais eu auparavant. Ce n’est pas par hasard que le « Grand Carnot » fut aussi l’homme qu’un autre révolutionnaire admira le plus ; le Grand Carnot était en effet l’idole et la référence de Léon Trotski, l’organisateur de l’Armée rouge et l’artisan de ses victoires.

Pour terminer ce troisième séminaire la session a, le samedi matin, retrouvé les salles de classe pour une dernière matinée de travail consacrée à une première restitution solennelle des travaux académiques que les auditrices et les auditeurs ont déjà conduits sur leur thème d’étude. Il faut en effet rappeler que le partenariat académique qui lie les SMHES à l’IHEDN et à l’Université de Toulon (UTLN) et qui se concrétise par la délivrance d’un Diplôme Universitaire (DU) validant la formation suivie, impose des rendez-vous formels et notés très réguliers. Ainsi, au terme de ce troisième séminaire qui correspond donc à la fin du premier trimestre de la formation, les auditrices et les auditeurs doivent présenter un premier rapport d’étape des travaux qu’ils mènent sur le thème de l’année. A l’issue de ce premier travail, baptisé « état des lieux » et qui vise à faire le tour du thème sous tous les angles : sécurité, défense, économie, démographie, sociologie, culture, religions, histoire, géographie et environnement, il s’agissait pour la session de présenter au jury un plan détaillé de cet état des lieux, la bibliographie associée et les principales problématiques qui s’en dégagent. Le jury était composé du directeur, de la référente pédagogique des SMHES et de deux enseignants chercheurs de de l’UTLN. Au terme de la présentation du plan, trois problématiques majeures, une par comité, ont été présentées, discutées et retravaillées dans leur formulation précise. Pour la poursuite des travaux, ces trois problématiques seront réparties entre les trois comités afin que chacun d’entre eux puisse, durant le premier trimestre 2026, en tirer trois ou quatre scenarii prospectifs. Il s’agira donc d’appliquer de nouveau la méthode d’élaboration de scenarii prospectifs, outil particulièrement efficace que l’équipe pédagogique des SMHES a développé en partenariat avec l’IHEDN et que la session a pu s’approprier lors de l’exercice spécifique qu’elle a joué à l’IHEDN lors de son séminaire parisien en Novembre dernier. C’est donc dans un cursus académique très structuré et bien jalonné que la session est désormais engagée. Les prochains séminaires, en touchant des sujets riches et variés à Toulouse, Istanbul, Bruxelles et Genève donneront l’opportunité aux auditrices et aux auditeurs de la 36ème SMHES/cadres-dirigeants de poursuivre leurs travaux à la lumière des éléments concrets que ces rendez-vous leur apporteront.
© Frédéric Nguyen