A Paris, les auditeurs se sont retrouvés du 13 au 15 novembre sur le thème des institutions nationales et européennes de la mer.
L’océan Indien sous tensions : quelles conséquences pour la France ?
Le mercredi 13 novembre, les auditeurs de la 3ème session des hautes études stratégiques se sont retrouvés à Paris pour le colloque organisé par la FMES à l’Assemblée Nationale concernant les tensions en océan Indien et leurs conséquences sur la France. Madame la députée de Mayotte, Estelle Youssouffa a introduit l’événement. A l’issue, la table ronde « L’océan Indien au coeur des tensions géopolitiques a réuni l’Amiral Pascal Ausseur, Monsieur l’Ambassadeur Jean-Claude Brunet , Carine Pina, Pierre Razoux et Tristan Coloma. La deuxième table ronde « La France en océan Indien : enjeux et menaces » a réuni Monsieur le commissaire en chef Gonzague Aizier, Monsieur le commissaire général Thierry Duchesne, Monsieur l’Ambassadeur Jean-Claude Brunet, Monsieur le député Perceval Gaillard et le général Pierre Poty. Cette séquence s’est conclue avec le discours de Monsieur le député Yannick Chenevard pour le discours de clôture.
Direction générale des Outre-mer
Marie Grosgeorge, directrice de cabinet du directeur général des outre-mer a reçu les auditeurs de la 3ème session des hautes études maritimes (SHEM) dans le cadre de leurs travaux sur les enjeux spécifiques des outre-mer. Cette visite est intervenue après leur participation au colloque sur les enjeux pour la France des recompositions géopolitiques dans l’océan Indien, organisé par la FMES à l’Assemblée nationale. Bénéficiant de cadres juridiques et institutionnels adaptés aux réalités locales, les outre-mer sont au carrefour de nombreux enjeux maritimes. Parmi les atouts qu’ils offrent à la France, le vaste espace maritime qui leur est associé avec ses ressources économiques et sa biodiversité, confère à notre pays sa place particulière sur la scène internationale et au sein de l’Union européenne. Pour valoriser ces atouts et assurer la cohérence des politiques publiques des différents ministères, le rôle et l’action de la direction générale des outre-mer (DGOM) sont essentiels pour la prise en compte des spécificités propres à chaque territoire. En cette période compliquée pour plusieurs territoires outre-mer, l’importance de conduire des politiques publiques adaptées aux spécificités de chacun est une exigence pour la DGOM pour, notamment, retisser des liens de confiance entre tous les acteurs.
Association nationale des élus du littoraux
Yannick Moreau, maire des Sables d’Olonne et président de l’association nationale des élus des littoraux (ANEL) est intervenu devant les auditeurs de la 3ème session des hautes études maritimes (SHEM) en partageant avec eux sa vision des défis majeurs auxquels sont aujourd’hui confrontés les élus des littoraux. Besoin de simplification administrative, face à une sédimentation de réglementations nationale, européenne et internationale dans le domaine maritime et adaptation aux impacts du changement climatique, sont au cœur de leurs préoccupations. Pour les aider, l’ANEL joue un rôle essentiel en faisant valoir les intérêts spécifiques aux communes littorales, en s’appuyant en particulier sur le conseil de la mer et des littoraux (CNML), composé de 50% d’élus et consulté sur tous les sujets concernant la mer et le littoral. Avec ses autres priorités que sont la cohésion et la prospérité des outre-mer et la protection de l’environnement maritime, l’ANEL est un acteur majeur de la politique maritime de la France. Laurent Martens, Délégué général d’Armateurs de France, a brillamment présenté les enjeux pour la France du secteur du transport et des services maritimes et a permis aux auditeurs de mesurer à quel point une flotte sous pavillon français est indispensable à l’indépendance stratégique et au rayonnement économique de la France. Armateurs de France est l’organisation professionnelle des entreprises françaises de transport et de services maritimes. Ce secteur assure 78% des importations françaises et l’emploi maritime français représente 22 000 emplois directs (16 000 navigants et 6 000 sédentaires) et 80 000 emplois indirects (agents maritimes, assureurs, sociétés de classification, etc.). Dans ce contexte, Armateurs de France a développé une stratégie en six axes pour promouvoir le « made in France » maritime autour d’une logique de filière industrielle, « Libérer » le statut fiscal et social du marin français, moderniser le cadre fiscal pour favoriser l’investissement et renouveler la flotte, assurer le rayonnement de la France au niveau international et européen, valoriser l’engagement international et social du shipping français, et en faire un véritable avantage comparatif face à nos concurrents, renforcer la sécurité et la sûreté des navires sous pavillon français. Dans un contexte international marqué par le retour de la conflictualité et ses conséquences sur la sécurité maritime, les auditeurs ont également noté la volonté d’Armateur de France d’entretenir des liens étroits avec la Marine nationale.
Groupement des Industries de Construction et Activités Navales
Jean-Marie Dumon, Délégué général adjoint du Groupement des Industries de Construction et Activités Navales (GICAN) a bien voulu intervenir devant les auditeurs. Son exposé très complet a permis une parfaite compréhension des enjeux nationaux et européens du secteur de l’industrie maritime et navale. Composante majeure de la Filière des Industriels de la Mer, le GICAN regroupe aujourd’hui plus de 300 entreprises de l’industrie navale : les chantiers, les systémiers, les intégrateurs, les équipementiers, les bureaux d’études et les sociétés d’ingénierie et de service qui œuvrent à la conception, la fabrication, la maintenance, etc.
Direction Générale de l’Energie et du Climat
Martin SALMON, responsable du pôle Développement Éolien en mer de la Direction Générale de l’Energie et du Climat, est intervenu sur la politique française concernant l’éolien en mer et ses enjeux. Cette présentation a été d’une haute importance dans le cadre des travaux de comité des auditeurs et de l’étude qui sera publiée en juin sur « Les enjeux de souveraineté, de sûreté et de sécurité maritimes des parcs éoliens en mer ». La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 et la loi énergie-climat (LEC) de 2019 ont fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de diversification des sources d’énergie, en cohérence avec les objectifs européens. L’objectif de neutralité carbone en 2050 associé à celui de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en France d’ici 2030, ont ainsi été inscrits dans la loi. Pour l’électricité, cela correspond à un objectif de 40% de la production électrique d’origine renouvelable en 2030. Compte tenu de ces exigences, il est indispensable de développer rapidement et massivement de nouveaux moyens de production d’énergies renouvelables, dont l’éolien en mer, principale source d’énergies marines renouvelables (EMR).