La 3ème session des hautes études maritimes (SHEM) était en séminaire à Marseille et Toulon du 8 au 10 janvier 2025 pour un module dont le thème d’étude était centré sur l’économie maritime. Les auditeurs ont ainsi pu découvrir la Grand Port Maritime de Marseille, qui place l’excellence environnementale au cœur de sa stratégie de développement, Monaco Marine, qui s’est imposé comme leader pour l’entretien en Europe des superyachts jusqu’à plus de 160 mètres et EXAIL, entreprise spécialisée dans les hautes technologies, qui développe des systèmes complexes de drones, de navigation, ainsi que des produits pour l’aérospatial et la photonique.
Le séminaire a également été mis à profit pour une visite du bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM) et des rencontres avec le général de division Régis Blanchard, commandant la gendarmerie maritime et l’administrateur général des affaires maritimes Christophe Lenormand, directeur interrégional de la mer Méditerranée.
Le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), un port qui mise sur une croissance durable par un aménagement industriel responsable et innovant favorisant l’économie circulaire.
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Thierry Rey, directeur de la stratégie et François Bourboulon, capitaine de port, ont présenté aux auditeurs les défis et orientations stratégiques pour le futur GPMM.
Porte maritime de l’axe Méditerranée Rhône Saône, le GPMM est un port très polyvalent, aux caractéristiques géographiques tout à fait exceptionnelles avec deux bassins à Marseille et à Fos distant de 50 kilomètres, 10.000 hectares de superficie, 70 kilomètres linéaire de côte, le GPMM réalise un chiffre d’affaire de 210 millions d’euros par an et induit 42.000 emplois et 5 milliards d’euros de valeur pour le territoire.
Les auditeurs ont été impressionnés par la vision stratégique à long terme du développement du GPM présentée, avec la volonté de développer cinq hubs qui créent polyvalence et synergies entre chaque point de force du port. Un hub « trafics et logistiques », porte d’entrée et de sortie du sud de l’Europe pour le trafics conteneurs et remorques, constituant un point de jonction clé des corridors ferroviaires et fluviaux européens. Un hub « passagers », qui fait de Marseille un port de référence sur les activités ferries et croisières décarbonées en Méditerranée. Un hub « industriel », port d’attache des industries vertes leader en Méditerranée pour l’éolien off-shore, l’acier vert et la réparation navale. Un hub « énergie », car le GPMM est le premier port pour le vrac énergétique de Méditerranée. Un hub « numérique » enfin, grâce au formidable atout que constitue l’arrivée de câbles sous-marins, qui va amener Marseille à la 5ème place mondiale des hubs numériques en 2025.
Exail Technologies, un groupe industriel spécialisé dans les métiers de haute technologie animé par une forte culture entrepreneuriale.
Entreprise familiale dirigée par Raphaël Gorgé, Exail Technologies adopte une vision à long terme de création de valeur, qui est une fondation solide pour la culture d’innovation.
Exail Technologies, qui est spécialisé dans les métiers de haute technologie, a développé son activité au travers du rapprochement de IXblue et ECA Group, créant ainsi un nouveau leader des hautes technologies en matière de drones, Exail, héritier des savoir-faire de 50 ans de robotique navale.
Employant un effectif de 1.600 personnes dans le monde et réalisant un chiffre d’affaires annuel de 280 millions d’euros, Exail Technologies développe des solutions dronisées à usage duale civil et militaire.
Convaincus que le développement de technologies disruptives permettra de relever les nouveaux défis, qu’il s’agisse de sécurité ou d’environnement, Exail Technologies fournit des produits et systèmes robustes, fournissant à ses clients performance, fiabilité et sécurité.
Les auditeurs ont eu le privilège de visiter deux sites d’Exail à La Garde et à La Ciotat.
A La Garde, ils ont bénéficié d’une présentation de grande qualité des activités d’Exail Technologies et de la large gamme de systèmes de drones sous-marins développés, qui peuvent être intégrés et déployés depuis un navire, ou utilisés en autonomie directement depuis la terre. Les auditeurs ont pu visiter les ateliers et découvrir les différents systèmes de drones sous-marins et de surface produits par Exail.
A La Ciotat ils ont pu visiter le chantier du DriX O-16, nouveau drone de surface transocéanique développé par Exail, qui sera capable de traverser l’Atlantique et pourra embarquer et déployer de nombreuses charges utiles, dont d’autres moyens robotisés. D’abord positionné sur le marché scientifique, il devrait aussi susciter beaucoup d’intérêt pour des applications militaires.
Monaco Marine, passion et excellence au service de la maintenance des superyachts.
Acteur majeur de l’industrie du yachting, Monaco Marine gère les projets de réparation et de maintenance des superyachts qui lui sont confiés par ses clients en assurant un haut niveau d’excellence dans les services fournis par ses équipes et ses partenaires, tout au long du projet de refit, de la conception à l’achèvement.
Créé en 1995, Monaco Marine a développé son réseau et est devenu un acteur incontournable de la maintenance des yachts de luxe. Anticipant les tendances du marché, le groupe s’est lancé sur le marché des superyachts en créant un nouveau chantier naval à La Ciotat, que les auditeurs ont eu le privilège de visiter en compagnie de David Queva, directeur des Opérations de Monaco Marine et de Pierre Margnat, directeur du site de La Ciotat. Ce site ultramoderne, spécialisé dans les yachts de plus de 40 mètres, dispose d’un ascenseur à bateau de 2.000 tonnes pour la mise à terre des yachts et d’un hangar à peinture de 90 mètres, permettant la remise en état de grands navires sous abri.
Avec 30 ans d’expérience, Monaco Marine excelle dans la gestion de la maintenance des yachts de luxe et des projets de refit, offrant des services de qualité de premier ordre permis par ses huit installations pour yachts et un port de plaisance, s’étendant de Monaco à Marseille. Les projets de rénovation de yachts exigent une attention méticuleuse aux détails et une compréhension profonde des subtilités de la construction navale, de l’ingénierie et de la conception. Avec une équipe d’artisans, d’ingénieurs et de chefs de projet qualifiés, Monaco Marine aborde chaque projet de refit avec passion et expertise, en veillant à ce que chaque aspect du navire soit soigneusement pris en compte et exécuté à la perfection.
Le bataillon des marins-pompiers de Marseille, une mission : protéger Marseille et les marseillais.
Les auditeurs ont été reçus au bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM) par le capitaine de vaisseau Nicolas Pitrat, commandant en second du bataillon.
Composé de dix-sept centres d’incendie et de secours intra-muros, le Bataillon est chargé de la prévention et de la protection des personnes, des biens et de l’environnement sur le territoire de la ville de Marseille et dans le Grand Port Maritime de Marseille. L’unité intervient également sur quatre sites à l’extérieur de la ville, dont l’aéroport Marseille-Provence, Airbus hélicoptères ainsi que les ports de Fos-sur-Mer et Port-de-Bouc. Il réalise plus de 128 000 interventions (soit plus de 350 opérations par jour) chaque année, gérées par le centre opérationnel des services de secours et d’incendie de Marseille (COSSIM), qui a été présenté aux auditeurs.
Centre d’excellence de la marine nationale pour les missions de sécurité civile dans les domaines maritime et portuaire, le BMPM dispose d’une capacité nationale d’intervention à bord des navires (CAPINAV) capable de renforcer l’action des moyens maritimes et terrestres, en métropole et outre-mer, en cas d’accident, sinistre ou catastrophe survenant à bord de navires. Il forme les sapeurs-pompiers de toute la France aux techniques d’intervention à bord des navires.
Pour terminer cette visite, la présentation dynamique des capacités du centre d’incendie et de secours de Saint-Lazare, a permis aux auditeurs de découvrir les moyens dont le bataillon est doté pour assurer ses missions.
La gendarmerie maritime, une des cinq forces opérationnelles de la Marine nationale.
Le général de division Régis Blanchard, commandant de la gendarmerie maritime, a présenté les missions de cette gendarmerie spécialisée, qui est subordonnée pour son emploi opérationnel au chef d’état-major de la marine.
Directement au contact des acteurs du monde maritime, la gendarmerie maritime est chargée de la police administrative et judiciaire dans les lieux et établissements relevant du commandement de la majeur de la sûreté maritime et portuaire, spécialement dans les grands ports d’intérêt vital (Le Havre, Marseille, Saint Nazaire…), et de la protection des navires à passagers. Elle lutte contre toutes les formes de criminalité en mer (trafics entrant et sortant, piraterie, criminalité organisée, cybercriminalité…). En mer et sur le littoral, elle participe enfin au dispositif de surveillance et de sauvegarde des approches maritimes, mis en œuvre de façon permanente par la Marine nationale (secours en mer, surveillance des espaces protégés, contrôle de police des pêches).
Pour accomplir l’ensemble de ces missions, elle dispose de trente unités navigantes (vedettes côtières de surveillance maritime et patrouilleurs côtiers de gendarmerie), trente-six unités à terre (brigades de bases navales, pelotons de sûreté maritime et portuaire, brigades de surveillance du littoral) et d’un centre national d’instruction (CNIGM) à Toulon.
Avec la multiplication des capteurs et l’apparition de nouveaux acteurs d’intérêt stratégique comme l’éolien off-shore, ses sollicitations vont augmenter. Le partage de l’information maritime, nécessitant une approche intégrée et coordonnée, impliquant la collaboration avec d’autres entités gouvernementales, des organisations internationales et des partenaires privés sera de plus en plus au cœur de ses enjeux pour anticiper, cibler et prévenir les menaces.
Les directions interrégionales de la mer, l’administration du maritime.
Les auditeurs ont enfin bénéficié d’un riche échange avec l’administrateur général des affaires maritimes Christophe Lenormand, directeur interrégional de la mer en Méditerranée (DIRM Méditerranée), qui a présenté les missions maritimes relevant de sa direction, véritable administration de la mer, et l’important rôle qui est le sien dans l’animation de la concertation sur la façade maritime et la mise en œuvre des politiques publiques maritimes.
Exécutées sous l’autorité directe du ministre chargé de la mer ou des préfets compétents, les missions de la DIRM sont multiples et s’exercent dans le cadre de la coordination des politiques en mer, le développement des activités maritimes et la sécurité maritime.
L’administrateur général des affaires maritimes Christophe Lenormand a également expliqué aux auditeurs le rôle fondamental des préfets coordonnateurs de façade maritime. Institution relativement récente datant de 2012, la fonction de préfet coordonnateur de façade se distingue de celle de préfet de département par son périmètre qui est centré sur la façade Méditerranée et dont le rôle, avec le préfet maritime, est de coordonner la mise en œuvre des grandes politiques publiques en mer.
Les auditeurs ont ainsi pu comprendre le fonctionnement des institutions propres aux façades maritimes, qui s’appuie sur une recherche permanente de consensus dans les travaux et qui bénéficie de l’engagement fort des acteurs publics et privés dans le cadre du conseil maritime de façade et des commissions spécialisées animées à l’échelle de la façade. Ils ont aussi pu découvrir l’importance du document stratégique de façade pour garantir la compatibilité des usages et orienter les investissements futurs de l’Etat comme des opérateurs privés, aussi bien dans les eaux sous souveraineté (eaux territoriales) que des eaux sous juridiction (ZEE).
Au terme de ce séminaire les auditeurs ont pu mesurer les atouts de la France sur plusieurs secteurs de pointe de l’économie maritime et approfondir leur connaissance des modalités de régulation des activités en mer. Ils se retrouveront à Lorient le 5 février pour un séminaire sur les ressources maritimes qui sera en particulier l’occasion de rencontrer le monde de la pêche et de participer à un séminaire sur la gestion opérationnelle des parcs éoliens en mer.
