Face aux nouvelles formes du combat naval, la Marine française, contrainte par de réelles limites budgétaires, doit faire des choix drastiques sur les technologies lui permettant de s’adapter à court et moyen termes en vue du meilleur gain opérationnel. Ces choix devront être accompagnés de mesures permettant d’intégrer rapidement des capacités nouvelles au sein d’une flotte largement renouvelée, mais dont les navires sont peu évolutifs. Le défi humain, technique et industriel est donc important.
Les récentes destructions par les frégates multi-missions françaises de drones et missiles lancés par les Houtis en mer Rouge, à l’aide de missiles Aster 15, illustrent les problématiques soulevées par l’évolution et la prolifération des technologies militaires. Si l’efficacité d’un missile estimé à plus d’un million d’euros contre un drone de quelques milliers ou dizaines de milliers d’euros n’est pas aujourd’hui remise en cause, ce mode d’action ne constitue pas une réponse viable à long terme : dans le temps tactique, la consommation de ces munitions extrêmement performantes pour éliminer des mobiles assaillants de faible valeur démunit les navires qui les utilisent face à une potentielle menace ultérieure de plus haut niveau. C’est une expression du risque de saturation : les missiles sont comme un revolver à six ou huit coups, quand le chargeur est vide, le porteur de l’arme est exposé aux nouvelles attaques. À une échelle de temps plus longue, le coût de ces missiles et les délais et contraintes de fabrication ne permettent pas de tenir dans la durée face à un adversaire qui utiliserait des munitions – notamment des drones – peu onéreuses et faciles à fabriquer.
Quels moyens et quelles technologies privilégier alors pour faire face à ces nouvelles menaces largement accessibles aux « petits pays » (même à des organisations mafieuses ou terroristes), tout en se protégeant contre des menaces plus avancées, dont les systèmes hypersoniques aujourd’hui réservés à des adversaires majeurs sont une parfaite illustration ? Pour la Marine française, dont la flotte a été largement renouvelée et qui est potentiellement confrontée à tous types d’adversaires sur tous les océans du monde, la question revêt un caractère crucial.
1. Une adaptation nécessaire mais contrainte
La Marine française est dimensionnée autour de la dissuasion nucléaire et du groupe aéronaval, lui-même participant à la fonction de dissuasion. Les contraintes budgétaires limitent les moyens non nécessaires à cette fonction et la permanence du groupe aéronaval elle-même ne serait assurée qu’avec un deuxième porte-avions. Ce format contraint de la Marine pèse sur la génération de force pour ses engagements en opérations. En coalition, elle mobilise les moyens disponibles, sans que puisse être totalement garantie la cohérence avec l’engagement politique souhaité ; hors coalition, les moyens ont tendance à imposer les limites de la mission. Dans les deux cas, le retour de la haute intensité exige de prendre en compte une possible attrition en cours de mission, sans que puisse pour autant être remise en cause la protection des moyens de la dissuasion.
Cette situation est confirmée par la loi de programmation militaire avec un effort particulier pour la modernisation de la dissuasion et une logique générale qui veut « gagner la guerre avant la guerre », avec des conséquences sur les moyens nécessaires à un engagement massif auquel les armées se préparent néanmoins. La perpétuation d’un modèle d’armée complet limite également le volume de chaque capacité. Aucune évolution notable n’est prévue pour la Marine : le récent renouvellement de la flotte est complété avec un effort de rattrapage sur les moyens outre-mer, mais aucune frégate supplémentaire n’est envisagée, ni aucun renforcement des capacités des navires existants.
Or, malgré leurs remarquables performances techniques, ces navires, y compris les frégates de défense et d’intervention qui entreront en service dans les années à venir, n’ont pas intégré lors de leur conception toutes les dimensions des nouvelles menaces. Dans les 15 à 20 prochaines années, les points de tensions et les conflits hybrides se seront multipliés de manière exponentielle.
Pour la Marine française, il s’agit de faire les meilleurs choix au regard des perspectives technologiques et budgétaires pour d’une part adapter les capacités de ses navires récents aux menaces actuelles, et d’autre part anticiper= les capacités des navires qui, à l’aube des années 2040, viendront remplacer les frégates de défense aérienne puis à nouveau amorcer une nouvelle modernisation de la flotte. Plusieurs axes peuvent être privilégiés.
2. Ne pas rater le virage des drones navals
Alors que de très nombreuses marines, dont les principales marines alliées, misent sur les drones maritimes, la Marine française apparaît encore en retrait à l’exception du domaine de la guerre des mines. Pourtant tous les acteurs s’accordent sur le potentiel disruptif des drones navals, bien que l’orientation des efforts à produire pour obtenir les meilleurs gains opérationnels reste incertaine.
Les drones peuvent être utilisés pour des interventions dangereuses ou simplement inconfortables pour l’homme (ou pour le navire dans le cadre du combat naval), pour la réalisation de tâches répétitives, et pour alléger la charge cognitive des équipages. Ils sont également utilisés comme multiplicateurs d’effets ou comme éclaireurs sur l’avant d’une force. Très divers, ils peuvent être téléopérés en permanence par l’homme, être programmés pour une mission préétablie, ou disposer d’une capacité autonome de décision. Dans le cadre du combat naval, ils opèrent dans les trois dimensions, au-dessus et en-dessous de la surface. Les plus petits d’entre eux peuvent renforcer les capacités d’une frégate alors que les drones océaniques (pouvant atteindre la dimension d’une corvette) sont susceptibles de les remplacer dans certaines missions en économisant ainsi un précieux potentiel tout en minimisant le risque qu’un équipage soit exposé inutilement dans des « zones grises ».
Ainsi, l’enjeu n’est plus aujourd’hui de savoir s’il est intéressant de « droniser » une marine mais plutôt comment le faire, pour quelles missions et avec quelle intégration aux capacités futures et existantes. Les marines occidentales et au premier plan la marine américaine, qui y consacre une task force, conduisent de nombreuses expérimentations en la matière. À échéance de 2040, la technologie permet d’envisager que les drones conduisent tous types de missions relativement simples, avec des autonomies décisionnelle et énergétique beaucoup plus importantes qu’aujourd’hui.
Il apparaît souhaitable que la Marine française élabore une feuille de route pour une dronisation progressive de la flotte susceptible de multiplier les effets et de préserver le potentiel limité des navires habités. Cette démarche permettrait de planifier les moyens afin de sortir plus rapidement du stade de l’expérimentation, d’amorcer rapidement l’appropriation de ces nouveaux outils et de bénéficier des premiers apports opérationnels sans attendre « le drone parfait ». Il s’agirait ainsi de minimiser le risque de « rater un virage ». Les conditions d’intégration physique et tactique à la flotte sont un enjeu déterminant à prendre en compte dans cette feuille de route, ainsi que des actions permettant d’éclairer les choix post-LPM dont celui de développer un navire porte-drones ou des dispositifs d’accueil de drones à bord des navires de combat.
3. Renforcer et diversifier l’auto-défense des navires
Face à la diversité et à la multiplication de nouvelles menaces, les capacités d’auto-défense de la flotte française apparaissent bien limitées.
Outre la menace des drones illustrée dans le milieu aérien par les événements en mer Rouge, la Marine française doit, comme ses homologues alliées, être en mesure de faire face à des armements extrêmement performants. Les systèmes hypersoniques en particulier soulèvent des questions cruciales. La combinaison d’une haute vitesse et d’une manœuvrabilité à haute vitesse rendant leur trajectoire imprévisible, leur procure en effet une capacité de pénétration très importante, d’autant plus qu’elle impose à l’adversaire des délais de réactions très contraints. Malgré cette caractéristique, des capacités de défense existent. Elles restent cependant difficiles à mettre en œuvre et leur efficacité est incertaine. Pour une force navale ou un navire, il s’agirait d’éviter la primo-détection (option retenue par les États-Unis) en aveuglant par exemple les satellites de l’adversaire, mais la multiplication de ces derniers la rendra de plus en plus difficile. Contre un missile à ogives manœuvrantes, les seuls modes performants de défense sont de détruire le missile dans l’espace ou de le leurrer sur la position de la cible. Quant aux planeurs, autre catégorie d’armes hypersoniques, ils ne peuvent être interceptés qu’au moment où ils entament leurs manœuvres de pénétration, à des altitudes supérieures aux capacités des missiles d’interception actuels, ou dans la dernière partie de leur trajectoire, très incertaine. Une défense efficace contre ces systèmes impose l’intégration à l’échelle d’un théâtre de moyens interarmées et interalliés. Pour ce qui concerne les navires actuels, les seules perspectives raisonnables de court et moyen termes sont l’activation de mesures conservatoires permettant d’augmenter le nombre de missiles en silos (missiles Aster) et l’amélioration des performances, en particulier de la portée, des missiles actuels. La destruction par laser pourrait être envisagée à terme, mais uniquement avec de fortes puissances compte tenu des dispositifs de protection thermique imposés par la haute vitesse.
Les armes à énergie dirigée peuvent en revanche avoir des applications plus rapides contre d’autres menaces, avec des puissances moins élevées. Utilisant le laser ou les micro-ondes pour endommager ou détruire leurs cibles, elles sont en effet propices aux espaces sans obstacles comme les espaces aéromaritimes. Pour diverses raisons, seules les armes laser semblent avoir un avenir en mer. De nombreux projets existent en Europe et ailleurs. Ces armes devraient donc émerger d’ici 5 à 6 ans dans le secteur naval. Le coût d’un tir laser est dérisoire et l’absence de munition simplifie considérablement la logistique. Dès lors que leur puissance est maîtrisée, les effets sur la cible sont modulables, pouvant aller de la destruction d’un petit drone à l’endommagement d’un équipement de navire, de l’aveuglement à la destruction des capteurs d’un satellite d’observation. La cadence de tir reste cependant aujourd’hui très modeste et ne suffit pas à faire face à des attaques saturantes sans combinaison avec d’autres systèmes d’armes.
Les lasers sont donc une source accessible de diversification des moyens d’auto-défense répondant à la diversification de la menace, autant pour des raisons de coût que pour éviter, comme cela a été mentionné en introduction, de consommer un potentiel précieux sur des cibles peu impactantes et au risque de se retrouver démuni face aux armements les plus avancés.
L’intégration rapide de systèmes existants à courte ou très courte portée, missiles ou canons à tir rapide, peut également être une solution. Mais d’autres pistes plus originales peuvent être explorées comme le développement de techniques de leurrage des intelligences artificielles pour réduire l’efficacité des senseurs et armes adverses qui y font appel.
A plus long terme, dans les programmes d’armement futurs, le canon électromagnétique offre de très intéressantes perspectives. Malgré des contraintes d’intégration proches de celles du laser pour la délivrance d’une forte quantité d’énergie dans un temps très restreint, il présente l’intérêt de pouvoir lancer des projectiles à très haute vitesse, à des distances de plusieurs centaines de kilomètres. Cette très haute vitesse en fait potentiellement une arme antinavire avec un très fort impact cinétique, mais aussi une arme contre la terre en tirant une charge explosive importante. Le probable coût très limité des munitions et leur simplicité ne sont pas les moindres intérêts de ces armes. Le projet franco-allemand THEMA (TecHnology for ElectroMagnetic Artillery) prévoit un démonstrateur avant 2030. Cette technologie pourrait être au rendez-vous des successeurs des frégates de défense aérienne Forbin et Chevalier Paul.
4. L’espace et le combat collaboratif pour assurer la supériorité informationnelle
Mais les meilleurs armements ne suffisent pas si la supériorité informationnelle ne permet pas localiser l’adversaire, de connaître ses intentions, et de lui dénier les mêmes capacités pour pouvoir in fine agir avant lui et le vaincre. Dans le combat naval moderne, la fulgurance des actions, la vitesse des armes et leur furtivité, confèrent à cette supériorité, mais aussi au facteur temps, un poids déterminant.
Dans ce cadre, l’espace est un milieu indispensable mais en voie de fragilisation. Le New Space a permis d’améliorer à la fois les performances et la résilience des services qu’il propose, au cœur de plusieurs fonctions primordiales pour les opérations militaires : télécommunications, navigation et positionnement, renseignement, surveillance, alerte. Cette progression continuera dans les années à venir, avec des risques de plus en plus prégnants liés à l’encombrement de l’espace et aux armements dirigés vers les satellites. La menace cyber, seule à même de viser simultanément toutes les capacités et donc de faire échec à une nécessaire logique de redondance combinant services commerciaux et spécifiquement militaires, restera sans doute la plus sérieuse pour les capacités spatiales globales. Malgré ces risques, compte tenu des technologies et de la baisse des coûts de lancement, l’espace permettra à ceux qui continueront à lui accorder une priorité dans les années à venir de surveiller un théâtre en permanence. C’est une orientation que doivent conserver les Armées françaises pour pouvoir bénéficier d’une nouvelle réalité : la transparence du champ de bataille.
L’espace ne suffit pas pour acquérir une supériorité informationnelle. Si les éléments d’une force maritime ont de tout temps collaboré à la mer, les technologies numériques ouvrent une autre dimension à cette collaboration alors même que les portées et les vitesses des armes menaçant la force navale réduisent les délais de réaction et exigent une plus grande anticipation. Ainsi, le combat collaboratif tend à transformer la force navale, ensemble de navires, en un « tout informationnel » dont les senseurs et effecteurs sont distribués sur diverses plates-formes. Face à des armes d’une portée de plusieurs milliers de kilomètres, ce « tout » doit s’étendre au-delà de la force navale. Le combat collaboratif exige la mise en place d’un véritable cloud militaire permettant la continuité des échanges entre la terre, la mer, l’air, l’espace et le cyberespace. L’avance prise par les États-Unis avec le JADC2[1] soulève plusieurs questions essentielles pour leurs partenaires occidentaux : comment maintenir l’interopérabilité avec les armées américaines sans être prisonnier de leur système et de leurs choix technologiques ? Quelle standardisation des données pour préserver les intérêts opérationnels et industriels des alliés des Américains ? En cela, il est regrettable que la loi de programmation militaire n’ait pas prévu de cloud militaire national. Les travaux de standardisation des données au sein de l’OTAN peuvent être une voie pour faire valoir les intérêts opérationnels et industriels français – voire européens – qu’il faudra d’abord cerner. Ces questions seront d’autant plus importantes que l’éloignement stratégique des États-Unis se précisera en cas d’élection de Donald Trump.
5. Explorer les nouveaux champs d’application de l’intelligence artificielle (IA)
Dans le domaine militaire, l’IA est déjà une réalité présente dans les systèmes de surveillance, de contrôle et dans de nombreux capteurs. Mais le vaste spectre de ses applications potentielles est loin d’être exploré. Avant que ne survienne une nouvelle rupture majeure, le principal axe de progression est celui de l’identification des usages pouvant bénéficier des technologies existantes : de nombreux processus peuvent être améliorés en utilisant des données disponibles et des algorithmes récents sous réserve d’adaptations. La classification de mobiles à partir d’une image optronique en est un bon exemple, l’optronique étant d’une manière générale un champ d’application prometteur. L’abaissement du seuil d’extraction, ayant pour conséquence l’augmentation de la portée des radars, en est un autre. La lutte sous-marine offre également un large champ d’application, autant pour mieux identifier un sous-marin sur une image sonar que pour optimiser le positionnement et l’emploi de nombreux moyens de détection.
L’enjeu de ces progrès réside également dans le partage des données.
Cet axe de progression peut paraître limité, mais il est susceptible de permettre l’émergence rapide de nouvelles capacités et d’améliorer de manière déterminante les capacités existantes. Il devrait être une priorité pour la Marine française.
6. Bénéficier de la révolution des capteurs quantiques
Enfin la Marine doit se préparer à la révolution des technologies quantiques. Parmi elles, les capteurs ouvrent les perspectives les plus intéressantes à moyen terme. Les compétences des industriels et des laboratoires français sont une chance à saisir. Le gain opérationnel prévisible est tel qu’il convient de ne pas être distancés par nos adversaires.
Les capteurs quantiques sont susceptibles d’améliorer considérablement les performances des systèmes. Ils permettent d’envisager une navigation à la fois précise et indépendante d’un signal extérieur. Alors que les signaux des systèmes de positionnement sont régulièrement brouillés, ils seront un facteur de sécurité pour tous les navires et aéronefs, civils ou militaires, équipés de systèmes les intégrant. Mais ils seront également un facteur de précision et d’efficacité pour les armes qui, résistant elles aussi au brouillage de leur navigation, traverseront plus facilement les défenses adverses.
Dans le domaine sous-marin, les capteurs quantiques ont deux intérêts majeurs. Alors que la propagation des ondes électromagnétiques sous l’eau reste un frein aux télécommunications sous-marines, les capteurs quantiques permettent d’envisager des antennes basses fréquences de petite dimension, intégrables sur des mobiles sous-marins. Ces antennes permettraient d’intégrer plus étroitement un sous-marin au sein d’une force navale grâce à des communications quasi permanentes, ce qui constitue une véritable révolution. Ces mêmes antennes ouvrent également des perspectives dans l’emploi coordonné de drones sous-marins pouvant échanger entre eux ou avec des installations de surface. Le deuxième intérêt est lié aux magnétomètres quantiques. Alors que la détection sous-marine repose aujourd’hui essentiellement sur la propagation des ondes sonores, avec des limites qui leurs sont propres, ces magnétomètres pourraient élargir considérablement les portées d’une détection fondée sur la variation de champ magnétique liée à la présence des grandes masses métalliques que sont les sous-marins. Leurs zones d’indétectabilité en seraient réduites d’autant.
À la pointe de la détection sous-marine, la Marine française se doit d’investir ces champs par ailleurs essentiels à la première composante de sa dissuasion.
Mais pour améliorer rapidement l’efficacité opérationnelle de ses navires, quelles que soient les technologies retenues, la Marine, et plus largement le ministère des Armées, doivent redoubler d’efforts pour que l’innovation puisse être intégrée beaucoup plus rapidement à bord. Si des progrès ont été faits pour identifier les briques technologiques pouvant avoir un intérêt opérationnel et conduire des expérimentations, leur déploiement se heurte toujours à des questions budgétaires et parfois industrielles permettant d’acquérir de nouveaux équipements non programmés et de les intégrer aux systèmes existants. Il y a donc un pas entre l’expérimentation et le déploiement de l’innovation, le besoin d’accélération portant sur l’intégralité de la chaîne conduisant à un emploi robuste des nouvelles technologies en situation opérationnelle.
Cette problématique doit être prise en compte dans la capacité des futurs navires à accueillir les innovations en boucle courte : modularités technique et financière ne peuvent être une simple option dans les programmes navals à venir. La voie pour y parvenir soulève de nombreuses questions industrielles et politiques, d’autant plus complexes qu’elles pourront difficilement être traitées à l’échelle nationale.
[1] JADC2 : Joint All-Domain Command and Control. Projet américain d’intégration des systèmes de de commandement et de mise en œuvre des armes et capteurs des divers services et milieux, y compris le cyberespace, s’appuyant sur un cloud militaire à l’échelle mondiale.