« Le continent africain connaît depuis le tournant des années 2010 de profonds bouleversements qui touchent la plupart de ses espaces régionaux. En Afrique de l’Ouest, dans la Corne de l’Afrique au Centre comme dans les parties orientales et australe du continent, un nombre croissant d’Etats, soutenus par des manifestations populaires de plus en plus massives, revendiquent l’affirmation jalouse de leur souveraineté, dans un contexte de redéfinition des relations avec leurs partenaires extérieurs, bilatéraux comme multilatéraux. Les dynamiques sécuritaires – djihadisme et extrémisme armé, criminalité organisée, rebellions politico-militaires, multiplication du vigilentisme et des groupes d’auto-défense, coups d’état, mise sur pied d’arrangements sécuritaires ad hoc contournant les dispositifs institutionnels mis sur pied dans le cadre de l’Architecture africaine de paix et de sécurité de l’Union africaine et des organisations sous-régionales, nouvelles alliances et programmes de coopération avec des acteurs internationaux aussi nombreux que différenciés – contribuent à de profondes recompositions géopolitiques. L’émergence de nouvelles forces de mobilisation politiques, citoyennes,  militantes, entrepreneuriales, médiatiques, religieuses ou culturelles participent aussi des bouleversements structurels qui modifient en profondeur les sociétés, les institutions et les Etats du continent africain. Afin d’explorer la complexité de ces processus, les articles, les conférences et les formations proposés par le programme « Afrique » de la FMES visent à mieux comprendre l’Afrique en inversant les perspectives afin de saisir les défis et opportunités du continent en tenant avant tout compte de la vision que les Africains ont de leur propre avenir. »