Les auditeurs de la 2ème Session méditerranéenne des hautes études maritimes (SMHEM) ont effectué leur premier séminaire à Toulon du 18 au 20 octobre. Afin de mieux rendre compte de la qualité unique en France de cette formation maritime de haut niveau, les S2M ont reçu pour nouveau nom de baptême sessions méditerranéennes des hautes études maritimes (SMHEM).
Ce premier séminaire était principalement consacré aux enjeux stratégique et géopolitiques du bassin méditerranéen.
Le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi, Préfet maritime de la Méditerranée, nous a fait l’honneur d’ouvrir ce séminaire inaugural consacré à la géopolitique de la Méditerranée. Il a partagé ses préoccupations de préfet maritime mais également de commandant de la zone maritime Méditerranée avec les auditeurs et répondu à leurs nombreuses questions. Ces derniers ont ainsi pu mesurer l’importance des travaux d’anticipation et de la planification de l’état-major du commandant de la zone maritime Méditerranée pour être en mesure de réagir à toutes les situations susceptibles d’être provoquées par la guerre entre Israël et le Hamas.
Pascal Ausseur, directeur général de la FMES, a dressé un panorama complet et très éclairant des ruptures stratégiques qui bouleversent les équilibres du monde et provoquent un retour de la conflictualité dont nous sommes les témoins.
Pierre Razoux, directeur académique de la FMES, a ensuite décrypté les recompositions géopolitiques en cours en Méditerranée au travers d’une conférence captivante durant laquelle il a éclairé de son expertise sur le Proche-Orient les auditeurs sur les évolutions probables du conflit en Israël et le Hamas.
Le contre-amiral Vincent Grégoire, adjoint de l’amiral commandant la zone maritime Méditerranée a ensuite apporté son éclairage de praticien sur les opérations militaires en cours dans ce bassin, espace stratégique de rivalité.
Ces différentes conférences ont en outre permis aux auditeurs de recueillir de nombreuses informations qui seront précieuses pour la conduite des travaux de comités qui leur ont été confiés sur le thème « Quelle surveillance maritime demain pour garantir la maîtrise des espaces maritimes ? ».
Ces conférences se sont déroulées dans le cadre chargé d’histoire du Fort Lamalgue, où s’était repliée l’Ecole navale durant la seconde guerre mondiale à l’occupation du nord de la France, mais qui fut prise par l’ennemi en novembre 1942.
Le capitaine de vaisseau Iban Harismendy, commandant le centre d’expertise des programmes navals est intervenu dans ce cadre pour donner une vision prospective sur les besoins de la marine dans ce domaine et ses projets.
Une visite passionnante du musée national de la marine de Toulon, guidée par monsieur Etienne Mironneau, chargé des collections, a conclu cette séquence géopolitique en explorant la façon dont les enjeux en Méditerranée s’observent à travers le prisme de l’histoire. Les épisodes maritimes marquants de l’histoire toulonnaise, comme les Barbaresques et la venue de Barberousse, le siège de Toulon de 1793, la venue de la flotte russe à Toulon, le départ de l’expédition d’Algérie et la deuxième guerre mondiale ont illustré cet éclairage historique donné aux auditeurs.
La présence des auditeurs à Toulon a également été mise à profit pour commencer à traiter des atouts représentés par une économie maritime particulièrement dynamique en Méditerranée. Les auditeurs ont ainsi pu bénéficier d’une remarquable présentation du rôle central comme accélérateur de l’innovation du pôle Mer Méditerranée par son directeur général, monsieur Christophe Avellan.
Enfin, les auditeurs se sont retrouvés sur le site de l’Ifremer à Brégaillon pour une matinée consacrée à la recherche scientifique en mer et aux capacités d’investigation du milieu marin. Monsieur Bruno Andral, directeur adjoint, a détaillé les nombreux domaines d’actions de l’Ifremer : interventions sous-marines, systèmes instrumentaux, observatoires (côtiers, hauturiers, de fond de mer), ressources minérales et énergétiques, pêche et aquaculture. Les auditeurs ont ainsi découvert les technologies de haut niveau maîtrisées par l’Ifremer ainsi que les navires et engins, capteurs et instruments qu’elle met en œuvre. A l’issue, les auditeurs ont eu la chance de pouvoir découvrir les engins d’exploration de l’Ifremer.