Premier Séminaire de la 5ème session méditerranéenne des hautes études stratégiques/Cycle « Jeunes des deux rives »  

« C’est l’ignorance et non la connaissance qui dresse les hommes les uns contre les autres » Kofi Annan

  C’est une nouvelle fois à Rabat, la lumineuse et verdoyante capitale du Maroc que la première semaine de la 5ème édition des sessions méditerranéennes des hautes études stratégiques/cycle « Jeunes des deux rives » s’est déroulée du 28 avril au 2 Mai 2025.

Rappelons, avant de développer les activités de cette première semaine, ce que sont les SMHES/cycle « Jeunes des deux rives » et quelle en est l’origine. Dans le sillage du Sommet des deux rives qui s’est tenu à Marseille en Juin 2019 et qui visait à redonner de l’élan au dialogue 5+5, des initiatives favorisant les échanges entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée ont été demandées au plus haut niveau. C’est ainsi que, compte tenu de son expertise reconnue du bassin méditerranéen, l’institut FMES a proposé la création d’une session méditerranéenne des hautes études stratégiques (SMHES) en partenariat avec les pays du dialogue 5+5 (France, Espagne, Italie, Malte, Portugal, Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Libye). Cette formation, baptisée SMHES/ cycle « Jeunes des deux rives » vise à regrouper 20 jeunes auditeurs (2 participants par pays membre) et se déroule en deux séminaires distincts mais complémentaires. Chaque séminaire consiste en une semaine de formation ; le premier est organisé dans l’un des pays du Sud de la Méditerranée participant au dialogue 5+5 et l’autre dans un pays du Nord membre du même club. Cette formation de deux semaines complémentaires associe dix jeunes diplômés ou étudiants en master et dix officiers-élèves militaires en cours de scolarité (un participant civil et un participant militaire pour chaque pays) pour permettre une synergie entre des jeunes civils et militaires et s’inscrire dans l’esprit du dialogue 5+5 dans son volet diplomatique comme dans sa composante sécuritaire. Les dix journées consacrées à cette formation visent à offrir aux jeunes auditrices et auditeurs une sensibilisation poussée aux enjeux, risques et opportunités de la Méditerranée occidentale. Un thème d’étude commun est retenu pour les travaux de l’ensemble de la session et cette année il s’agit de réfléchir à la question suivante : « modernité et traditions, comment les pays de la Méditerranée occidentale combinent ces deux aspects et quelle force en tirent-ils ? ». Ce thème permet d’orienter les conférences et les travaux académiques pendant les deux séminaires. Par ailleurs, les développements et les travaux que conduisent les auditrices et les auditeurs sur ce thème font l’objet de deux restitutions orales, une à la fin de chaque semaine, et ils débouchent sur la publication de minutes à l’issue de la formation. Ces minutes n’engagent bien sûr que leurs auteurs mais elles concrétisent une réflexion croisée de ces jeunes auditrices et auditeurs sur les grandes problématiques du bassin méditerranéen.

Cette mer, carrefour des civilisations et zone d’échanges économiques et culturels importants, représente une zone hautement sensible dans de nombreux domaines. Aussi en s’adressant à des futurs décideurs, les SMHES/ cycle « Jeunes des deux rives » entendent renforcer la coopération à travers le dialogue et l’échange. Les SMHES/cycle « Jeunes des deux rives » permettent ainsi à ces auditrices et auditeurs de partager des réflexions à la fois sur ce qui rassemble leurs pays mais aussi sur les points et les sujets qui les divisent. Elles permettent aussi et avant tout de concrétiser le concept d’identité ouest-méditerranéenne.

Ces sessions ont enfin pour objectif de tisser des liens entre des jeunes auditrices et auditeurs issus de mondes et de milieux bien différents qui souvent se méconnaissent et s’ignorent (universités, écoles militaires, etc.). Se connaissant et se comprenant mieux, ces jeunes peuvent ensuite, à l’issue de la formation, mieux se comprendre et s’apprécier tout en ayant approché les enjeux géostratégiques, de défense et de sécurité de l’espace méditerranéen. En ayant bénéficié d’une ouverture sur le monde qui les entoure, ces jeunes citoyennes et citoyens engagés peuvent aussi commencer à tisser un réseau à l’échelle internationale. Au fil des ans, un vrai réseau d’alumnis développera ses liens et ses ramifications et il irriguera la coopération méditerranéenne.

Comme en 2023 et en 2024, c’est de nouveau dans le cadre exceptionnel de l’Université Internationale de Rabat (UIR) que la session a été reçue pour cette première semaine de formation. L’UIR est en effet un établissement prestigieux, à la réputation internationale méritée et installé dans des locaux vastes et modernes sur un site proche de Rabat entièrement dédié à l’enseignement supérieur et à la recherche. Université semi-publique, l’UIR a été fondée en 2010 sous contrat avec l’État marocain. Elle offre une formation pluridisciplinaire au sein de plusieurs collèges comme l’Ingénierie, le Droit, l’Architecture, les Sciences Politiques, le Management, la Médecine Générale, la Médecine Dentaire et les Sciences Paramédicales. Son vaste campus verdoyant et moderne occupe 27 hectares au sein du Parc Technopolis situé en face de Sala Al Jadida. Ce campus compte six grands bâtiments destinés à l’enseignement, six résidences universitaires, une bibliothèque, un restaurant universitaire et des services de restauration annexes, des laboratoires de recherche et un complexe sportif (deux courts de tennis, deux terrains de basketball, un terrain de football et une piscine semi-olympique). De tels équipements permettent aux étudiants de bénéficier d’un cadre de travail et de vie exceptionnel qui les aide à combiner leurs études avec une vie personnelle et sociale épanouie. Située à une quinzaine de kilomètres du centre de Rabat, l’UIR est enfin un établissement qui offre aux étudiants un niveau académique parmi les plus élevés au monde dans un environnement exceptionnel, particulièrement moderne tout en étant accueillant et chaleureux. Elle est la traduction concrète de l’engagement du Maroc, derrière son Souverain, en faveur de l’éducation et du savoir.

Au sein de l’UIR, le relais et l’ambassadeur des SMHES/Cycle « Jeunes des deux rives » est le Professeur Michel BOYER. C’est un Français qui enseigne à l’UIR depuis neuf ans et qui est très connu et apprécié de toutes et de tous.  Son prestige, son charisme et sa culture encyclopédique, ajoutés à sa bonne humeur communicative et à son caractère chaleureux, n’ont eu aucun mal à convaincre la hiérarchie de l’université de l’intérêt qu’il y avait à y recevoir de nouveau l’édition 2025 des SMHES/cycle « Jeunes des deux rives ». Grâce à ses équipes d’étudiants et de doctorants qui ont été à la fois les artisans et les acteurs de la formation, le Professeur Michel BOYER a construit un programme de très haute qualité pour le plus grand bénéfice des auditrices et des auditeurs qui ne s’attendaient sans doute pas à un accueil et des activités de ce niveau et de cette qualité.

Après un accueil convivial et chaleureux autour de pâtisseries marocaines arrosées de thé et de café et entourés par l’équipe dirigeante de l’UIR, les auditrices et les auditeurs de la session ont débuté la matinée du 28 avril par une séance d’ouverture solennelle pendant laquelle les objectifs et le programme de la formation ont été rappelés. L’enseignement proprement dit a ensuite immédiatement débuté par la conférence du Docteur Nadia KHROUZ sur le thème des migrations. Femme de terrain autant que de réflexion, cette brillante enseignante distinguée par de nombreux prix académiques et scientifiques a montré la position singulière du Maroc s’agissant des migrations. Avec beaucoup d’arguments chiffrés, le Docteur KHROUZ, a objectivé le sujet des migrations et partant invalidé un certain nombre de préjugés et d’instrumentalisations qui s’attachent à ce sujet délicat. Son analyse sur le sens de formules usitées pour parler de certains phénomènes migratoires a marqué les esprits. Ainsi, elle a montré que selon que l’arrivant est un riche retraité européen ou un ressortissant dans le plus grand dénuement issu d’un pays de l’Afrique subsaharienne, les formules diffèrent ; le premier est un expatrié alors que le second est un migrant ! Or tous les deux arrivent au Maroc pour s’y installer temporairement ou définitivement… Une seconde conférence a complété la matinée avec une ouverture sur la dimension océanique du Maroc. Prononcée par Mr Karim HILMI, directeur de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO, cette conférence a éclairé les auditrices et les auditeurs de la session sur le sujet fascinant de la décennie de l’océan, de ses ambitions, de ses perspectives et de ses enjeux. Ces questions rappellent que le Maroc est autant voire davantage un pays de l’Atlantique que de la Méditerranée mais surtout que l’attention et le soin que les jeunes générations prendront des océans auront des répercussions environnementales majeures qui impacteront aussi l’économie et plus généralement la vie de nombreuses populations.

Après un copieux buffet partagé avec les dirigeants de l’UIR, les professeurs impliqués dans le programme de la session et avec les étudiants du Professeur Michel BOYER, l’après-midi du 28 Avril a été consacrée à une visite culturelle et il faut en effet rappeler que le programme des SMHES/cycle » Jeunes des deux rives » visent aussi à permettre aux auditrices et aux auditeurs de découvrir le pays qui les accueille. Dans ce cadre, un tiers du temps est donc consacré à des visites culturelles. A Rabat, la première d’entre elles a été consacrée à un lieu emblématique de la capitale : le Chellah. Le site de Chellah est considéré comme le plus ancien établissement humain à l’embouchure du Bouregreg. Les Phéniciens et les Carthaginois, qui établirent plusieurs comptoirs commerciaux le long de la côte marocaine, occupèrent probablement les rives du Bouregreg. Cependant, le Chellah conserve principalement les vestiges d’une cité romaine. Des fouilles archéologiques ont révélé l’existence d’un établissement d’importance considérable. Les vestiges du Decumanus Maximus (l’artère principale) ont été mis au jour, ainsi qu’un forum, une fontaine monumentale, un arc de triomphe, une basilique chrétienne et d’autres structures. Des sondages ont tracé la route principale de Sala en direction de l’ancien port sur le Bouregreg, aujourd’hui ensablé, indiquant que la cité romaine s’étendait au-delà de l’enceinte mérinide ultérieure, en direction du fleuve. Au Moyen Âge, la ville tomba sous le contrôle des Idrissides avant d’être prise par Moussa ibn Abi al-Afiya en 929. En 993, elle fut prise par les Maghrebides.  Le Chellah devint ensuite la capitale de la dynastie Ifrénide au début du XIe siècle, au cœur des conflits entre les Ifrénides et les Maghrebides de Fès, et resta l’un de leurs principaux centres urbains jusqu’à la conquête almoravide. Le Chellah fut abandonné après 1154, jusqu’à ce que les Mérinides choisissent le site pour y établir leur nécropole. L’occupation du site fut progressive, avec des aménagements successifs aboutissant à la création d’un somptueux complexe funéraire. La nécropole mérinide, entourée d’imposants remparts auxquels on accède par trois portes comprend, entre autres, une salle d’ablutions, une zaouïa avec oratoire, un minaret orné de zelliges (mosaïques) et plusieurs chambres funéraires. L’entrée de la nécropole est marquée par une porte majestueuse aux allures militaires, flanquée de deux bastions semi-octogonaux couronnés d’encorbellements et de merlons pointus. Ce portail aux allures de forteresse ouvre sur une petite oasis – un havre de paix d’une dizaine d’hectares – où la tranquillité est parfois troublée par le claquement des becs des nombreuses cigognes qui nichent dans ce havre de paix. Le paysage est enchanteur avec un jardin empreint d’une atmosphère magique où le sanctuaire du fondateur est blotti dans une vallée traversée par la source d’Aïn Mdafa.

Après cette première parenthèse touristique et culturelle particulièrement riche, la journée du mardi 29 avril a été entièrement consacrée à l’enseignement et aux travaux de groupe. La première conférence de cette journée a été délivrée par le Dr Anass MOUSSA et elle portait sur l’éducation comme vecteur d’émergence. Le Professeur MOUSSA a dépeint l’évolution et l’adaptation des différentes réformes et projets éducatifs qu’a connus le Maroc au cours des cinquante dernières années et comment le pays, stimulé par son Souverain, a adopté une approche délibérément ambitieuse en matière d’éducation. En seconde partie de matinée, la Professeure Meriem REGRAGUI a pris la suite avec une conférence passionnante sur le sujet de la Moudawana, du code de la famille et du rôle que son évolution joue dans la modernisation du pays tout en maintenant un fort ancrage identitaire. La conférencière a bien souligné comment le Maroc combine, sur ce sujet important du code de la famille, tradition et modernité et évite ainsi des ruptures qui pourraient être douloureuses et, partant, rejetées par la population.

Après une agréable pause déjeuner prise dans les jardins de l’université, le travail a repris avec le Professeur Reda Mokhtar EL FTOUH. Son intervention a porté sur sujet la place et du rôle de la femme dans la société marocaine et donc de sa place dans le développement du pays. L’exposé a clairement indiqué qu’une combinaison intelligente des dynamiques traditionnelles et modernes donne des résultats spectaculaires qui ancrent le pays dans son histoire tout en le positionnant favorablement pour relever les défis du développement et de la modernité. Enfin la journée s’est terminée par une dernière intervention, celle du Professeur Najib MOKTHARI qui a éclairé les auditrices et les auditeurs, à travers l’exemple du programme MENASA, sur le bénéfice, pour des jeunes étudiants internationaux, du croisement les perspectives s’agissant des grandes dynamiques à l’œuvre dans la région méditerranéenne et au Sahel.  

Tout aussi studieuse, la journée suivante a permis aux auditrices et aux auditeurs de la session d’entendre deux interventions aussi passionnantes l’une que l’autre. La première, celle du Dr Amina BOUBIA a développé l’analyse des liens entre la culture et les transformations politiques au Maghreb en prenant l’exemple du Maroc. Sa réflexion autour du concept « d’artiste organique » conduit à proposer une nouvelle typologie pour l’analyse des actions collectives et des mouvements sociaux. Dans la même veine, Mme BOUBIA a développé la notion « d’artivisme » dans le monde arabe et, s’appuyant sur de nombreux exemples tirés de la culture musicale, elle a montré la porosité des sphères culturelles et politiques et comment elles interagissent. La matinée s’est ensuite poursuivie avec une dimension plus géopolitique par la conférence du Pr Chafik LAHJOUJI. Son sujet était le Maroc comme carrefour stratégique de coopération et de sécurité régionale en Méditerranée occidentale. Sa démonstration du positionnement, des atouts et de l’action du Maroc a clairement indiqué le rôle important que le pays endosse et joue dans l’espace méditerranéen, atlantique et africain. Sa situation géographique privilégiée, sa stabilité politique et institutionnelle, son dynamisme économique et son prestige culturel font du Maroc un acteur fiable dans une région marquée par beaucoup de turbulences.

Après un déjeuner champêtre pris de nouveau dans les jardins de l’Université, les auditrices et les auditeurs de la session ont consacré l’après-midi du mercredi 30 Avril à des débats et des travaux de groupe menés sous la houlette attentive de la référente pédagogique de la session, Mme Agathe DELORME. Le but était de mettre en perspectives les conférences entendues depuis le début du séminaire avec le thème général du séminaire et d’en approfondir certains aspects. L’objectif de ces travaux était de pouvoir présenter, le vendredi matin, devant un jury et par groupe, un angle particulier de cette thématique générale en tirant profit des conférences entendues les jours précédents.

Après ces deux journées denses consacrées aux travaux académiques, le 1er Mai a permis de marquer une pause bienvenue et de reprendre les activités culturelles sous la bienveillante direction du Pr BOYER et de quelques-uns de ses étudiants. La matinée a débuté par la visite du musée archéologique de Rabat et les auditrices et les auditeurs ont pu y mesurer la riche histoire du Maroc, pays où de nombreuses civilisations se sont succédées et superposées. Malgré sa petite taille, ce musée présente des pièces archéologiques remarquables, notamment des statues en bronze de l’époque romaine d’une beauté époustouflante mais aussi des artéfacts (pièces de monnaie, astrolabes) de l’époque musulmane d’une très grande sophistication. Profitant d’une météorologie particulièrement agréable, les auditrices et les auditeurs se sont ensuite rendus sur le site du mausolée du Roi Mohammed V avant de partager un copieux déjeuner marocain dans le célèbre restaurant « Dar Naji ». Salades, tajines variés, pâtisseries marocaines et thé traditionnel étaient au menu ; au terme d’une matinée dynamique et dense, il n’en fallait pas moins pour satisfaire le grand appétit des jeunes auditrices et auditeurs.

Les activités culturelles se sont s’est ensuite poursuivies par la visite de deux autres sites emblématiques de Rabat : la Qasbah des Oudayas et la Medina. Forteresse datant du XIIème siècle la Qasbah des Oudayas offre à l’embouchure du Bouregreg une vue imprenable sur l’océan Atlantique et sur la ville de Salé. Avec sa monumentale porte almohade, la Qasbah est un site saisissant offrant aux visiteurs une beauté inédite. Elle recèle un jardin de style andalou, un musée, des riyads somptueux et d’anciennes mosquées. L’influence andalouse y est partout présente : les murs uniformément recouverts de chaux, la couleur bleue dominante, les ruelles bien entretenues et pavées, les portes massives aux multiples couleurs, le fer forgé… La Qasbah est aujourd’hui un lieu propice au repos, à la méditation et à la contemplation. A un jet de pierre, la Médina de Rabat offre un contraste saisissant, c’est en effet là que se concentre le petit commerce traditionnel dans un dédale de rues bigarrées où se déploient les étals des petites échoppes et où se presse une foule d’acheteurs et de promeneurs. Parmi les spécialités de l’artisanat local, il faut citer le cuir, la poterie et le tissage traditionnel. L’occasion était donc trop belle pour acheter souvenirs et présents et l’encadrement de la session a donc laissé la bride sur le cou aux auditrices et aux auditeurs pour qu’ils passent dans la Médina tout le temps qu’ils souhaitaient.

Après cet intermède culturel particulièrement apprécié de toutes et tous, la dernière journée de ce séminaire à Rabat a été consacrée aux travaux de groupe et à la restitution solennelle des travaux qu’a ensuite conclus une brève cérémonie au cours de laquelle les attestations de participation ont été formellement remises aux auditrices et aux auditeurs de la 5ème SMHES/ cycle « Jeunes des deux rives » Répartis en 3 comités les auditeurs et les auditrices ont, durant la semaine, choisi et développé une thématique en rapport avec le thème général de la session et, lors de la restitution solennelle, ils ont présenté les conclusions de leurs travaux et de leurs réflexions. Les trois thématiques choisies par les comités étaient les suivantes :

  • De quelle manière l’engagement du Maroc dans le monde a-t-il façonné les perceptions contemporaines de l’Islam ?
  • Comment le Maroc combine-t-il valeurs modernes et traditions dans l’espace public ?
  • Entre reconnaissance, normalisation et marginalisation : trajectoires contrastées des langues minoritaires en Méditerranée (une étude de cas du Maroc, de la Tunisie, de la France, de l’Italie et de Malte)

Cette restitution solennelle des travaux, pour laquelle les auditeurs et auditrices élèves-officiers avaient revêtu leurs uniformes s’est faite dans l’un des grands amphithéâtres de l’UIR face à un jury composé des autorités l’Université, des professeurs qui sont intervenus au cours de la semaine et de l’encadrement des SMHES.  Chacune des restitutions a été suivie d’une séquence de questions réponses, de critiques et de commentaires visant à souligner tel ou tel aspect ou angle qui méritait d’être développé ou retravaillé. Face à ce jury exigeant, les auditrices et les auditeurs étaient un peu sur le gril ; néanmoins, leurs trois restitutions ont montré un fort investissement et un travail profond et sérieux de la part de toutes et de tous. Toutefois, rappelons que la profondeur du travail académique, sans être à négliger, n’était qu’un des multiples aspects de ce séminaire et il faut en effet se souvenir que cette activité visait avant tout à rapprocher de jeunes étudiants civils et militaires venant des pays du Dialogue 5+5 et ainsi créer entre eux une dynamique, une compréhension et un respect mutuels. A ce titre, il a été frappant de constater que ces jeunes qui ne se connaissaient pas à leur arrivée à Rabat ont, en l’espace de quatre jours, tissé entre eux des liens chaleureux, forts et confiants qui dépassent les statuts, les couleurs d’uniformes et les nationalités. Ces auditrices et ces auditeurs parlent tous le frais langage de la jeunesse ; celui de l’enthousiasme, de l’émerveillement, du partage et de l’amitié et c’est sans doute la plus belle des réussites de cette initiative portée par la FMES depuis 5 ans. En poursuivant l’organisation de ces SMHES/cycle « Jeunes des deux rives », la FMES, appuyée par les universités partenaires au premier rang desquelles figure l’UIR, participe au développement et au maintien de liens entre les deux rives de la Méditerranée. Le faire en visant des jeunes civils et militaires qui, pour certaines et certains d’entre eux seront demain de futurs décideurs, semble particulièrement opportun et pertinent.

Parce qu’ils ont collectivement vécu une aventure passionnante, tant intellectuellement qu’humainement, c’est donc avec une certaine tristesse mais avec l’envie de se revoir très vite que les auditrices et les auditeurs de la 5ème édition des SMHES/cycle « Jeunes des deux rives » se sont séparés le vendredi 2 Mai ; chacune et chacun retournant vers son pays et ses études. Ils se retrouveront cependant à Majorque du 23 au 27 Juin pour y suivre le second séminaire de la session et capitaliser sur tout ce qu’ils ont appris, vécu et partagé durant ces quatre journées exaltantes passées à Rabat. A Majorque ; ces auditrices et ces auditeurs de la 5ème édition des SMHES/Cycle « Jeunes des deux rives » seront accueillis et encadrés conjointement par le Commandement général de l’Armée de terre espagnole pour les îles Baléares et par l’Université des îles Baléares. Ces deux institutions sont d’ores et déjà très engagées pour fournir à la session tous les ingrédients d’un séjour de très haute qualité permettant de prolonger la belle dynamique humaine et intellectuelle qui a été créée à Rabat.

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