A la demande du gouvernement malien, le conseil de sécurité a décidé à l’unanimité la création d’un régime de sanctions ciblées contre « ceux qui dressent des obstacles » à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation dans ce pays.
Ce Comité des sanctions s’ajoute à une liste déjà longue (Somalie, Soudan, Corée du Nord,…), ce qui a conduit le représentant russe à émettre des réserves « quant à la tendance consistant à multiplier les régimes de sanctions ».
L’Accord dit « d’Alger » a été paraphé à Bamako le 15 mai 2015 par le gouvernement du Mali et les groupes armés de la Plateforme, les groupes armées de la Coordination des mouvements de l’Azawad l’ayant paraphé la veille à Alger. Cet accord est censé mettre fin au conflit opposant principalement les Touaregs vivant dans le nord du Mail au pouvoir en place à Bamako, qui depuis l’indépendance du pays refuse tout statut d’autonomie à cette région. La dernière révolte, menée en 2012 par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MLNA), avait conduit à la défaite des forces armées maliennes et à l’émergence d’un état de l’Azawad, dominé par des groupes islamistes.
Malgré des progrès marqués par l’installation d’autorités intérimaires à Kidal, le 28 février, et à Ménaka et Gao, le 2 mars, et la conduite de patrouilles mixtes Coordination/Plateforme dans le cadre du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), les affrontements entre les deux groupes, dominés pour l’un par l’ethnie Ifoghas et pour l’autre par l’ethnie Imghad, se sont poursuivis, pour le contrôle des villes comme pour celui des trafics. Cet enjeu est tout particulièrement identifié par le Conseil de sécurité, qui dénonce « la criminalité transnationale organisée dans la région du Sahel, notamment le trafic d’armes, de stupéfiants et de biens culturels, le trafic de migrants et la traite d’êtres humains ». Le dernier accord de cessez-le-feu, signé le 23 août dernier entre la Coordination, et la Plate-forme, expirait le 6 septembre.
Le processus politique de réconciliation est appuyé par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, créée le 25 avril 2013, qui n’a jamais réussi à s’imposer, et reste la cible d’attentats, le dernier ayant coûté la vie à deux Casques bleus. Parallèlement, l’Union européenne contribue à la formation des forces armées maliennes et contribue au « processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration » s’inscrivant dans le cadre de l’accord de paix.
Les débats ont été l’occasion d’un échange entre les représentants russe et ukrainien, le premier rappelant que le Président Vladimir Poutine avait annoncé son intention de présenter un projet de résolution visant à porter création d’une « mission de l’ONU pour aider à protéger la Mission spéciale d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans le sud-est de l’Ukraine ».
VA(2s) Alain Christienne, directeur de la stratégie.
Le communiqué des Nations-Unies ⇒
La conférence de presse de Vladimir Poutine (en anglais) ⇒