Décrypter pour comprendre

L’actualité dans les médias du Maghreb

Les préoccupations relatives à la situation libyenne, au terrorisme et à Daech restent vives dans les media du Maghreb. L’attention se porte tout spécialement sur la difficile mise en place du gouvernement d’union en Libye, avec le report récent du vote de confiance. Par ailleurs différentes analyses tentent d’expliquer la montée en puissance de Daech, certaines établissant un lien avec les problèmes sociaux dans les pays arabes, d’autres préférant imaginer un vaste complot occidental visant à déstabiliser le Moyen-Orient, et n’hésitant pas à se référer à 1927 voire 1907, la France étant tout particulièrement accusée.

En Tunisie comme en Algérie les difficultés économiques – et sociales qui en découlent – sont le deuxième sujet de commentaires et de propositions. Pour l’Algérie ce sont les cours très bas des hydrocarbures qui sont pointés en ce qu’ils remettent en cause la “rente pétrolière” sur laquelle reposait jusque-là la relative prospérité du pays. En Tunisie c’est le système économique dans son entier qui est remis en cause, accusé de favoriser la contrebande, la fraude et la corruption.

Le troisième grand sujet concerne le Maroc et l’Algérie puisqu’il s’agit du problème toujours présent du Sahara occidental : Crise Maroc/ONU ou plus exactement Maroc/Ban Ki-Moon, accusations algériennes récurrentes contre le Maroc et son supposé soutien indéfectible la France.

Marrakech Jemaa-el-Fna ©Luc Viatour

Marrakech, Jemaa-el-Fna ©Luc Viatour

Enfin, alors que la visite à Alger du premier ministre français Manuel Valls semblait se présenter sous les meilleurs auspices (“dépassionner les relations franco-algériennes”), l’affaire du refus de visas à des journalistes français devant suivre cette visite et son boycott en retour par les media français, puis la diffusion du “tweet” de Manuel Valls comprenant une photo du président Bouteflika à l’évidence très diminué, ont considérablement modifié l’ambiance des relations bilatérales. Ceux que les opposants appellent “le clan Bouteflika” s’élèvent avec virulence contre la diffusion de cette photo, parlant d’un scandaleux manque de respect attribué une fois encore à un “complot des revanchards anciens colonisateurs” (déclaration du conseiller du président Bouteflika), tandis que les opposants se réjouissent de cette diffusion qui empêchera dorénavant le “clan” de cacher au peuple la vérité sur l’état du président et son incapacité à gouverner.

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