Niagalé Bagayoko, directrice du programme Afrique de l’Institut FMES était présente lors de l’émission 28 minutes du média Arte au sujet du retrait militaire français au Tchad et au Sénégal.
« Il est vraiment important, d’abord, de se rendre compte que ce sont les Africains eux-mêmes qui choisissent leurs partenaires. Ce n’est pas un acteur extérieur qui arrive en décidant unilatéralement : « Je vais prendre la place de l’autre. » Il existe des stratégies d’influence. Par ailleurs, il faut souligner que la Russie rencontre des difficultés au Mali, notamment en essuyant une défaite magistrale avec la mort d’au moins 80 combattants de Wagner dans le nord du pays, lors d’affrontements avec des rebelles touaregs. D’autre part, on parle beaucoup du rôle des puissances moyen-orientales, présentes sur le continent depuis la fin des années 1990. Que ce soit la Turquie, Israël, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, l’Iran ou encore le Maroc, ces acteurs jouent un rôle de plus en plus significatif. Le Maroc, en particulier, s’affirme aujourd’hui comme une véritable puissance africaine, souvent au détriment de l’Algérie. D’ailleurs, ce rôle est absolument majeur, et ces acteurs pèsent au moins autant que la Russie. »