François Charollais est décédé le 29 juillet. Ancien officier de marine, il avait créé en 1989 la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques, la FMES, pour laquelle il proposa à l’Ambassadeur de France Francis Gutmann d’en être le président.
Dans la foulée de la chute du mur de Berlin et en précurseur du processus euroméditerranéen qui tentait de rapprocher les deux rives de la Méditerranée à travers la croissance économique, François Charollais multiplia les initiatives destinées à améliorer la connaissance mutuelle entre les deux rives dans les domaines politiques, sociaux, économiques et stratégiques. Avant-coureur de l’esprit de la conférence de Madrid et des accords d’Oslo qui ont mené au Processus de Barcelone en 1995, François Charollais fut dès l’origine, soucieux de mieux faire connaître aux chefs d’entreprise de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur les pays de la rive sud de la Méditerranée et multiplia les initiatives dans ce domaine. Il créa notamment en 1990, en collaboration étroite avec le Centre des Hautes Etudes de l’Armement, le CHEAr, les Sessions Méditerranéennes des Hautes Etudes de l’Armement (SMHEAr) destinées aux cadres supérieurs des entreprises de défense de la Région qui ont ensuite pris l’appellation des Sessions méditerranéennes des hautes études stratégiques (SMHES). Celles-ci réunissent chaque année depuis 33 ans une trentaine de décideurs civils et militaires, du public comme du privé, dans des séminaires de plusieurs jours de visites, d’échanges et de travail collectif.
Le monde a changé depuis 33 ans. La fragmentation est à l’œuvre au sein des sociétés comme entre les pays, et touche également le bassin méditerranéen. L’incompréhension, les ressentiments et les tensions s’accroissent entre les deux rives. Mais l’intuition de François Charollais reste plus pertinente que jamais. L’avenir de la France et de l’Europe dépend de la relation que nous créerons avec notre Sud. L’institut FMES est fier de poursuivre l’œuvre de son fondateur en participant à la réflexion stratégique sur les enjeux du Sud et en tentant de développer l’intelligence collective sur ce sujet vital pour notre pays.