L’Afrique est aujourd’hui le théâtre de profonds bouleversements qui touchent non seulement certaines de ses sous-régions mais qui modifient également les contours de son propre système multilatéral. Sans aller jusqu’à parler de « surprise stratégique », l’hostilité croissante manifestée par certains gouvernements mais aussi par les opinions publiques africaines à l’encontre des partenaires traditionnels du continent s’est révélée inattendue. Pourtant, le départ contraint des missions de paix des Nations unies et des forces déployées dans le cadre d’opérations conduites à titre bilatéral ou multilatéral tout comme la dénonciation de plus en plus répandue de l’intervention de certaines organisations non gouvernementales ne sont que les symptômes d’évolutions qui n’ont en réalité cessé de grandir à bas bruit depuis plus de deux décennies. La présence et l’influence de plus en plus affirmée de nouveaux acteurs internationaux (Arabie Saoudite, Qatar, Turquie, Iran, EAU, Iran, Israël, Maroc, Inde, Russie, Chine, Brésil) ne doit pas masquer la puissance des dynamiques qui émanent du continent lui-même.