Le mardi 10 septembre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré devant la presse que, s’il obtient une majorité de gouvernement aux élections législatives du 17 septembre prochain, il annexera la Cisjordanie (territoire Palestinien occupé par Israël depuis 1967). Il décrit son « intention, d’appliquer avec un futur gouvernement, la souveraineté d’Israël sur la vallée du Jourdain et la partie nord de la mer morte ». Cette annonce intervient après qu’il ait appelé, la veille, la communauté internationale à accentuer la pression sur l’Iran et à cesser toutes négociations avec celui-ci.
En effet, le chef de gouvernement israélien a apporté de « nouvelles preuves » de l’existence d’un site nucléaire iranien à Ābādeh, au sud de la région d’Ispahan dans le centre de l’Iran. Il s’agirait, selon Netanyahu, d’« un site de développement d’armes nucléaires » qu’il avait par ailleurs déjà désigné à la tribune des Nations Unies le 27 septembre 2018.
L’annonce de cette possible annexion de la Cisjordanie, très critiquée par l’opposition, survient alors que le Premier ministre israélien fait feu de tout bois pour séduire l’aile la plus à droite de son électorat.
Nous observons également que cette conférence de presse fait suite aux déclarations d’Hassan Rohani, le Président iranien qui annonçait, le mercredi 04 septembre, avoir ordonné la reprise de la recherche & développement en terme d’enrichissement de l’uranium. Cette décision est une réaction face à l’incapacité par les États faisant encore parti de l’accord de Vienne – Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie- à parvenir à contourner les sanctions américaines qui sclérose l’économie iranienne.
La tentative française de relancer les discutions sur ce sujet, initiée en marge du G7, a fait long feu. Depuis, Hassan Rohani a déclaré qu’aucune rencontre entre Téhéran et Washington n’aurait lieu sans un geste significatif de la part des américains. Ainsi, l’Iran entreprend de détricoter petit à petit l’accord de Vienne de 2015.
Il est permis de croire que Benjamin Netanyahu s’appuie sur les tensions régionales pour séduire l’électorat colons, sensible à la rhétorique sécuritaire et aux velléités expansionniste portée par le chef de file du Likoud.
De surcroît, le chef de gouvernement envoie également un message explicite à l’administration Trump alors que celle-ci s’apprête à dévoiler prochainement son plan pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.