Pierre Razoux, directeur académique de l’Institut FMES était l’invité du podcast Géopolitique du média RFI pour décrypter en direct la chute de Bachar el-Assad et ses conséquences.
« Je pense que, du point de vue du Kremlin et du régime de Téhéran, les deux font preuve aujourd’hui de beaucoup de pragmatisme et de réalisme. Constatant qu’il aurait été militairement impossible de sauver Bachar Al-Assad, ils ont préféré le laisser tomber pour préserver leurs intérêts futurs. Du côté russe, l’objectif principal est que le Kremlin puisse négocier avec les nouvelles autorités syriennes, quelles qu’elles soient, afin de maintenir ses deux bases militaires cruciales en Syrie. Pour cela, il est essentiel que la Russie ne soit pas perçue comme ayant soutenu Bachar Al-Assad jusqu’au bout. Pour l’Iran, l’enjeu majeur est de continuer à négocier avec les nouvelles autorités syriennes pour garantir un droit de passage vers le Liban, permettant ainsi de maintenir la connexion avec le Hezbollah, qui est actuellement totalement isolé. »