Dans la nuit de lundi à mardi 17 septembre 2018, la défense antiaérienne syrienne aurait accidentellement abattu, dans le nord-ouest du pays, un Illiouchine-20 russe, un avion de reconnaissance. Quinze membres d’équipage russes ont perdu la vie. Alors que la Russie est l’alliée de la Syrie de Bachar AL ASSAD, cet incident survient à l’issue d’un accord entre la Turquie et la Russie portant sur la création d’une zone tampon autour de la province syrienne d’Idleb, entre les territoires insurgés des groupes rebelles appuyés par Ankara et les zones gouvernementales. Cette entente entre Turquie et Russie sur la Syrie est porteuse d’espoirs dans un pays déchiré par la guerre ayant engendré plus de 360 000 morts depuis 2011.
Dans le même temps, Israël est soupçonné de multiplier les tirs en Syrie contre le régime dans une logique de lutte contre l’Iran. En premier lieu, la Russie a jugé Israël comme « entièrement responsable » du drame, les forces syriennes ayant ouvert le feu pour contrer les tirs de missiles israéliens sur Lattaquié, bastion d’AL ASSAD. Selon le ministère de la Défense russe, les F-16 israéliens se seraient cachés derrière l’avion russe. Le même jour, Moscou accuse Paris d’avoir tiré des missiles à partir d’une frégate stationnée en Méditerranée. Ces déclarations successives influent sur le climat de tensions ambiant. De son côté, Tsahal se défend et avance une version différente. Des chasseurs-bombardiers israéliens ont bien visé une installation militaire syrienne supposée fabriquer des armes « précises et meurtrières » devant être transférées au Hezbollah au nom de l’Iran. Toutefois, Israël avance que les appareils engagés n’étaient plus dans la zone au moment de l’incident. Selon elle, les tirs syriens souffrant d’imprécision ont causé l’accident.
Mercredi 19 septembre, Vladimir POUTINE a tenté de calmer les esprits. A l’issue d’une conversation avec son homologue israélien Benjamin NETANYAHU, le Président russe a parlé d’un « enchaînement de circonstances accidentelles tragiques » tout en rappelant à Israël sa violation à la souveraineté syrienne en procédant à ces tirs.