CF Édouard JONNET, Stagiaire du 15. Lehrgang Generalstabsdienst/Admiralstabsdienst National (LGAN) de la Führungsakademie de la Bundeswehr (Hambourg)
Note de recherche publiée par l’IRSEM le 1er avril 2020
Les marines océaniques de l’Union européenne (UE) sont confrontées à trois dilemmes : elles doivent défendre simultanément les flancs nord et sud du continent, contrôler les approches maritimes tout en se déployant hors d’Europe et enfin maîtriser le haut comme le bas du spectre des opérations navales. Actuellement, les réponses à ces dilemmes se traduisent par une profusion de coopérations opérationnelles dans le cadre de l’OTAN, de l’UE ou de coalitions, sans autre coordination que celles des états-majors nationaux. Fondée en août 2019, la Présence maritime coordonnée (PMC) doit rationaliser ces opérations navales dans des zones maritimes précises. La Coopération structurée permanente (Permanent Structured Cooperation, PESCO) a quant à elle été établie en décembre 2017 afin de trouver des solutions européennes lorsque des capacités nationales sont insuffisantes. Trois projets PESCO sont consacrés à la logistique, essentiellement dédiés aux forces terrestres. Dans ces cadres, les marines européennes doivent se faire entendre, afin de mettre en place des Bases navales de l’UE (BNUE) qui répondent à leurs besoins et complètent, avec ce volet logistique, la logique opérationnelle de la PMC. Pour autant, ces BNUE ne sont pas des fins en soi : leur raison d’être réside dans leur capacité à soutenir des opérations navales. La cohérence d’ensemble entre la PMC et les projets PESCO serait alors un outil essentiel de la souveraineté européenne.