Le mardi 17 octobre, la FMES a organisé, en partenariat avec le Centre d’Études Stratégiques de la Marine, un colloque consacré à la territorialisation des espaces maritimes. Dans la magnifique salle Victor Hugo mise à disposition par l’Assemblée nationale, cadres et anciens cadres civils et militaires du monde maritime, mais aussi de nombreux étudiants, on pu bénéficier de l’éclairage de plusieurs experts sur cette question fondamentale : la remise en cause par certains États de l’équilibre entre liberté de naviguer et d’agir en mer et droits des États côtiers, équilibre trouvé dans la convention des Nations-Unies sur le droit de la mer (la CNUDM, ou convention de Montego Bay), remet-elle en cause la liberté des mers ?
Yannick Chenevard, député du Var et rapporteur du budget de la Marine nationale, a ouvert ce colloque en affirmant que « la France a le droit de cité au Royaume de Neptune ». Dans une première table ronde, Valérie Niquet (FRS), Jean Marcou (Sciences Po Grenoble) et Alina Miron (université d’Angers) ont brillamment exposé la nature et les motivations des atteintes à la liberté de naviguer de trois États de culture continentale qui se sont récemment tournés vers la mer : la Chine, la Turquie et la Russie. La plus grande accessibilité de la mer, la multiplication des usages et des usagers de la mer, ainsi que ses ressources tant convoitées ont été analysées dans une seconde table ronde. Thierry Duchesne (FMES), José Perez (IFREMER) et Didier Dillard (PDG d’Orange Marine) ont partagé leur expertise avec l’assistance. Pascal Ausseur (FMES) et Nicolas Mazzucchi (CESM) ont quant à eux apporté à ces tables rondes un éclairage général géopolitique et militaire. Le colloque a été conclu par le vice-amiral Xavier Petit, sous-chef d’état-major « opérations aéronavales » de l’état-major de la Marine.
L’intérêt de la France, tout à la fois puissance maritime et État côtier, présente sur tous les océans, est de combattre ce phénomène de territorialisation des espaces maritimes pour conserver sa liberté d’action et son lien avec les Outre-mer. Son intérêt est aussi de s’y préparer car ce phénomène est, par certains aspects, inéluctable. La FMES remercie tous les intervenants et participants à ce colloque, venu illustrer l’étude qu’elle a conduite l’année dernière sur la territorialisation des espaces maritimes et que vous pouvez retrouver ici : https://fmes-france.org/la-territorialisation-des-espaces-maritimes-enjeux-pour-la-france-et-vision-prospective/