Décrypter pour comprendre

Les États-Unis peuvent-ils se désengager en Méditerranée?

Jeudi 11 février 2021, Pierre Razoux, directeur académique et de la recherche de l’Institut FMES, a donné la conférence mensuelle coorganisée par l’Institut FMES et l’université de Toulon pour décrypter les évolutions éventuelles de la présence américaine en Méditerranée à la suite de l’élection de Joe Biden.

En dix ans, la présence militaire américaine a fortement diminué sur le pourtour méditerranéen, mais les Etats-Unis conservent des bases militaires très bien placées et leurs forces armées présentes sur place restent dissuasives car elles sont à la pointe des nouvelles technologies.  En outre, un nombre important de forces américaines déployées au Moyen-Orient et en Europe pourrait être engagé rapidement en renfort, si nécessaire.

La Méditerranée reste pour les Etats-Unis un corridor stratégique à défendre absolument, même si les priorités du nouveau président américain vont au front intérieur, au climat, au multilatéralisme et au dossier iranien. Il s’agit pour lui de protéger à la fois une route maritime commerciale vitale, des flux énergétiques importants, les communications (câbles sous-marins) et de contrer les pressions russes et chinoises sur le pourtour méditerranéen. La Méditerranée reste enfin une case clé dans le cadre de la défense antimissile américaine face aux menaces balistiques russes et iraniennes.

Si la perception stratégique de ce que représente la Méditerranée pour Joe Biden ne devrait pas être remise en cause, les relations avec certains Etats riverains pourraient en revanche être affectées, à commencer par la Turquie et Israël.

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