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Jeudi 14 mars, une étape déterminante a été franchie dans la mise en place d’une filière complète de formation spécifique au secteur naval : la Commission Professionnelle Consultative de la métallurgie a voté unanimement en faveur de la création d’un BTS mécatronique navale. Conduite par l’institut FMES à la demande de la région Sud, l’étude d’opportunité de la création de ce diplôme national a donc été agréée, récompensant les efforts de nombreux acteurs, dont la Marine nationale et le Pôle Mer Méditerranée.
La mécatronique est une réalité à bord des navires modernes, qu’ils soient civils ou militaires. Elle le sera plus encore à l’avenir. Combinant dans une logique systémique, dès la conception, la mécanique, l’électronique, l’automatique et l’informatique, elle permet d’atteindre des performances inaccessibles auparavant. Dans le domaine maritime, ces performances sont une réponse aux exigences économiques des armateurs et à leurs contraintes réglementaires justifiées par la recherche d’une plus grande sécurité et d’un respect toujours meilleur de l’environnement. La mécatronique permet ainsi d’adapter en permanence le comportement du navire aux circonstances météorologiques, techniques ou même commerciales. Elle permet également par le recueil et le traitement d’informations sur les équipements de limiter les opérations de maintenance au strict nécessaire et de gérer au mieux les situations dégradées. Elle est donc un facteur de maîtrise des coûts, d’efficacité, de fiabilité et de sécurité.
Mais maintenir les systèmes mécatroniques, les mettre en œuvre, requiert des compétences bien particulières et une vision élargie par rapport à celle des métiers traditionnels du secteur naval. Et la logique de modernisation continue des navires, qui doit permettre de bénéficier au plus vite des innovations technologiques, exige en plus d’être capable d’intégrer de nouveaux systèmes au cours de la vie d’un navire. Le mécatronicien naval est donc un technicien polyvalent. Disposant d’une bonne maîtrise de l’environnement d’un navire, il n’intervient pas sur un système indépendamment de son environnement : il intervient sur une fonction parfois vitale en ayant conscience de ses interactions avec les autres fonctions et des conséquences potentielles de son intervention sur l’ensemble du navire. Cette maîtrise ne s’acquiert que par une formation qui intègre à la fois la technique et l’environnement.
Pouvoir bientôt recruter des jeunes directement formés est une excellente nouvelle pour les PME du secteur : au-delà de l’investissement que représente la formation continue d’un salarié, la transformation d’un technicien issu un métier traditionnel en mécatronicien peut être culturellement difficile. Mais surtout, ce nouveau BTS permettra d’attirer plus largement vers un secteur en croissance qui peine à améliorer son image auprès des jeunes. La création d’un diplôme national de niveau III, spécifique, donnera de la visibilité aux emplois proposés tout en permettant à ceux qui le souhaitent et qui en ont les capacités d’accéder à des études de niveau supérieur. Une forte employabilité à long terme dans des technologies d’avenir : voilà ce que proposera cette nouvelle formation dès que les travaux d’ingénierie pédagogique auront été conduits.