Le mot du président
Reparler de guerre froide aujourd’hui anesthésie la pensée
Depuis quelques mois, nombre d’experts, ou de soi-disant experts, nombre de journalistes reprennent à l’envi que nous sommes à nouveau en pleine guerre froide, comme nous l’étions pendant près d’un demi-siècle depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
André Fontaine avait tenu à dire, dans la préface de son livre « Histoire de la guerre froide », paru en 1965, que ce qui avait été nommé en 1947 guerre froide avait été le résultat d’un long processus initié en 1917 et caractérisé par l’affrontement du pouvoir des Soviets et du monde bourgeois.
La guerre froide, pour citer à nouveau André Fontaine, « a coupé les villes en deux, détruit et créé des nations, fait porter les armes à des dizaines de millions d’hommes, tué des centaines de milliers d’entre eux, rempli les bagnes politiques, suscité l’enthousiasme, la souffrance et la peur, et, comme dans toutes les grandes épreuves, le meilleur et le pire. »
Nous n’en sommes pas encore là.
Face à la situation actuelle, rien ne serait plus dommageable que d’adopter peu ou prou, par légèreté et facilité, voire par paresse, les analyses qui avaient prévalu à l’époque et de développer les mêmes outils qui avaient permis de parer les menaces d’hier. Ce serait particulièrement funeste et anesthésiant pour l’esprit.
Tachons donc d’analyser la situation présente sans a priori, ni arrière-pensées, ni schémas préétablis. Tentons d’acquérir l’intelligence de la situation actuelle, et de distinguer en quoi elle se distingue des situations précédentes, pour en tirer toutes les conséquences et bâtir un système de défense et de sécurité propre à faire face, du mieux possible, à ce qui pourrait advenir.
C’est ce que je nous souhaite.
Benoit le Masne de Chermont
Président de l’Institut FMES
Réflexions stratégiques
De profonds bouleversements géopolitiques sont apparus depuis 2010 dans l’espace méditerranéen et dans l’ensemble du monde musulman, se surajoutant aux crises et aux conflits existants ou en latence.
Les enjeux de sécurité et de défense dans les espaces terrestres du pourtour de la Méditerranée, du Moyen-Orient et de l’Afrique ainsi que dans les espaces maritimes adjacents, questions majeures pour la France et l’Union européenne, sont aujourd’hui au cœur de ses réflexions stratégiques.
L’institut FMES doit donc, de façon encore plus forte, animer et susciter les réflexions et les actions dans ces domaines chez les élus et les responsables de la Nation, parmi les cadres supérieurs des entreprises et du secteur public, tant civil que militaire, parmi les étudiants et l’ensemble de nos concitoyens, et cela sous les formes les plus appropriées.