Si les médias ont essentiellement repris les mots de Donald Trump relatifs à la Corée du Nord (« Military action would certainly be an option. Is it inevitable? Nothing is inevitable »), la conférence de presse conjointe qui s’est tenue à l’occasion de la réception de l’Emir du Koweït a porté sur la volonté de résoudre la crise que connaissent les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Alors que Donald Trump a appelé de ses vœux un « CCG unifié », l’Emir Sabah al-Ahmed al-Jaber al-Sabah est revenu plus précisément sur la « malheureuse dispute entre ses frères du CCG ». Celle-ci a débuté à la fin du mois de mai, à l’issue d’un sommet des dirigeants du CCG en présence du Président américain, conclu par une déclaration commune marquée par une volonté de combattre le financement du terrorisme et une dénonciation de l’influence « nuisible » de l’Iran.
L’Emir a involontairement associé la présence de Donald Trump à la soudaineté de la rupture avec le Qatar : « nous nous sommes réunis à Riyad, en présence du Président Trump [et] soudain, ce conflit est survenu. » Sans citer le Qatar, Donald Trump a rappelé que tout a commencé en raison du financement « massif » du terrorisme par « certaines » nations.
Répondant à un journaliste d’al-Jazeera, l’Emir a confirmé que les treize demandes formulées par l’Arabie Saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis allaient être rapidement examinées, mais que toutes ces demandes ne pourraient être agrées, certaines affectant la souveraineté du Qatar (dont à l’évidence la fermeture demandée d’al-Jazeera, accusé de soutenir le terrorisme).
L’Iran n’a été mentionné qu’une fois, Donald Trump rappelant, avec une rhétorique bien établie, que le régime iranien soutenait les groupes terroristes et les milices radicales. L’Iran partage également avec le Qatar le plus grand gisement de gaz naturel au monde, alors que les Etats-Unis sont devenus pour la première fois depuis soixante ans exportateurs grâce à leur production de gaz de schiste
La visite de Donald Trump en mai 2017 avait également été l’occasion de finaliser des ventes d’armement d’une valeur de 350 milliards de dollars sur dix ans au profit de l’Arabie Saoudite. Donald Trump s’est d’ailleurs félicité d’un nouveau contrat de 5 milliards de dollars pour l’acquisition par le Koweit de chasseurs F/A 18 Super Hornet qui « bénéficiera grandement aux travailleurs américains ».
Selon son habitude, le Président américain n’a pas été avare en termes élogieux sur son pays, usant sans réserve de superlatifs (« my great honor representing our incredible country », « American workers build the best planes in the world, by far », ou encore, évoquant les équipements de l’armée, « the best in the world, the best anywhere in the world, by far. »
VA(2S) Alain Christienne, directeur de la stratégie