Décrypter pour comprendre

La 2ème session nationale « Enjeux et stratégies maritimes » de l’IHEDN en mission d’étude à Shanghai

Sous la conduite du directeur, le général de corps d’armée Bernard de Courrèges d’Ustou, la 2ème session nationale « Enjeux et stratégies maritimes » de l’IHEDN a fait escale en Chine à l’occasion de sa mission « Monde ».

Ce fut une semaine de réflexion et de découvertes particulièrement riche pour les auditeurs, qui ont bénéficié d’un programme dense et varié. Cette réussite est en premier lieu due au soutien de l’ambassade de France à Pékin et du consulat général de Shanghai, mais aussi à l’aide apportée par des entreprises françaises installées en Chine, en particulier le Bureau Veritas, CMA-CGM, Orange et la CCIF[1].

La Chine met en œuvre avec détermination une politique et des stratégies maritimes fondées sur une vision globale de long terme, qui éclaire notamment les tensions actuelles en mer de Chine méridionale et le développement de son nouveau projet stratégique de route de la soie (OBOR[2]). Elle compte désormais sept ports, dans les dix premier mondiaux, une flotte de commerce au premier rang mondial et une marine de guerre, la 2ème au monde, dont le développement est vertigineux. Premier port du monde et abritant le premier chantier naval de la planète, la ville de Shanghai constitue, donc, une destination privilégiée pour l’étude des problématiques maritimes.

Le plus grand port du monde sous la pluie

Dans un premier temps, Axel Cruau, consul général de France à Shanghai, le capitaine de vaisseau Pascal Carré, attaché de défense et leurs équipes, ont dressé un panorama général des enjeux politiques, économiques et culturels de la Chine, de même que de ses relations avec la France. Les auditeurs ont, ainsi, pu disposer de premières clés de compréhension indispensables pour la suite de la mission.

Ensuite, les auditeurs ont pu visiter le port en eau profonde de Yangshan et le chantier naval Shanghai Waigaoqiao Shipbuilding, où sont construits les plus grands porte-containeurs du monde[3] et le futur porte-avions chinois. Ce fut pour eux une parfaite illustration de la politique maritime mise en place par la Chine, de sa planification rigoureuse et déterminée et de son extraordinaire essor économique dans les domaines du shipping et de la construction navale.

Devant le plus grand porte-containeurs du monde en construction

Ils ont ensuite été particulièrement impressionnés par la visite du centre de recherche de la société Huawei, site de plusieurs milliers de chercheurs, dont la dimension et le niveau technologique sont à l’image de l’investissement de la Chine dans le domaine stratégique de la maîtrise de l’information. Après avoir pris une position dominante sur les marchés chinois et africain, cette société se lance à la conquête du reste du monde avec une volonté et des moyens à la hauteur des enjeux.

Chez HUAWEI

Les conférences et les débats plus académiques, que ce soit avec des chercheurs chinois, à l’Académie des sciences et au SIIS[4], avec des experts français de la Chine ou avec la directrice des relations internationales de la ville de Shanghai, ont été très riches. Ils ont permis aux auditeurs de mieux comprendre le pragmatisme de nos amis chinois, leur ouverture au monde et les stratégies maritimes qui motivent, notamment, leur projet de nouvelle route de la soie.

Enfin, au cours de leurs rares moments de visite culturelle et de détente en ville, les auditeurs ont eu l’occasion de visiter la Shanghai Tower (632 mètres) et le musée de Shanghai. Ils ont ainsi pu appréhender la dimension et le modernisme architectural de cette mégapole de plus de 25 millions d’habitants, le spectaculaire niveau de connexion de la population et l’efficacité des applications développées en Chine. Le plus bel exemple est la gestion du parc de vélos en libre-service, sans comparaison avec ce qui existe en France. Ils ont surtout mieux appréhendé la psychologie chinoise et affiné le regard qu’ils portaient sur cette Chine qui continue à fasciner par son spectaculaire essor économique aux caractéristiques bien spécifiques.

Navigation sur le Huangpu devant le Bund

Une densité urbaine impressionnante

[1] Chambre de commerce et d’industrie française à Shanghai.
[2] One belt one road.
[3] Plus de 21 000 « boîtes », terme consacré pour désigner les containeurs de 20 pieds.
[4] Shanghai Institute of International Studies.

Sommaire